Avez-vous remarqué combien certains ont à cœur de renvoyer une image positive de leur personne ? Combien ce souci de l’image, de l’apparence et du clinquant prime sur le fonds ?
Parfois, lorsque vous grattez le vernis, que les jolies couleurs s’étiolent, il ne reste, au final, plus grand chose. J’ai de plus en plus ce sentiment à l’égard de nos politiques. Le brillant passe, se fane. Et au lieu d’or pur vous trouvez un métal rouillé. Prenez le premier de nos politiques, notre Président Emmanuel Macron. Je ne nie pas, bien au contraire, que certaines de ses idées sont absolument et impérativement nécessaires pour redonner un peu de lustre à notre pays – notamment économiquement. Il n’en demeure pas moins qu’à l’image de ses prédécesseurs, il veut être populaire. Supprimer la taxe d’habitation pour les ménages ! Qui serait contre ? Ce que l’on voit peut-être moins, au-delà du profit immédiat et des faveurs des médias, c’est que cette mesure sera nécessairement compensée quelque part. Par la baisse de grands investissements, par exemple, comme le soulignent d’ores et déjà des économistes. Cela passe assez inaperçu… Pas assez racoleur ou vendeur de papier pour de nombreux titres, selon toute vraisemblance. Titrer sur la suppression de cette taxe doit intéresser bien plus de monde que la préoccupation de donner du travail à nos entreprises. Et puis, de nombreux débats se cristallisent autour du « fameux » jour de carence rétablit pour les fonctionnaires. Quelle affaire ! On vous avait pourtant prévenu : il faut faire des économies. La Cour des comptes est passée par là son audit sur les finances publiques est implacable. Ce jour devrait permettre de réduire le « micro-absentéisme » des agents et au passage, permettre une économie substantielle de 170 millions d’euros. Un jour, c’est peu. C’est assez pour agacer les fonctionnaires, pas trop pour les jeter dans la rue, mais suffisant tout de même pour montrer que l’on a le souci d’harmoniser quelque peu les régimes. Sans aller trop loin, faudrait pas prendre le risque d’être impopulaire…
« TITRER SUR LA SUPPRESSION DE CETTE TAXE DOIT INTÉRESSER BIEN PLUS DE MONDE QUE LA PRÉOCCUPATION DE DONNER DU TRAVAIL À NOS ENTREPRISES.«
Et dans le même temps, c’est décidé, Simone Veil fera son entrée au Panthéon. Si vous voulez mon avis, elle se fichait aussi éperdument d’être populaire que de son premier panty. Pourtant elle l’était, et elle l’est toujours. Figure de proue de générations de femmes, politicienne attachée à la morale et à l’éthique, on lui doit tant. Sa vie fut un combat permanent non pas, je crois, pour se montrer, pour gagner des voix ou le cœur des gens. Ça, à mon sens, ne la préoccupait pas trop. Elle, ce qui l’intéressait, c’était de pouvoir faire bouger les lignes, suivre des convictions fortes, depuis l’indépendance d’une femme qui a pu « faire carrière » à une époque où ce n’était pas si évident (là, les choses bougent lentement) à l’indépendance des femmes à pouvoir disposer de leur propre corps. Son investissement dans la construction européenne et son courage (référence à son histoire personnelle) interpellent. Nul besoin pour une femme de cette envergure de rechercher la popularité. Elle lui a été acquise par la force de ses convictions et de ses combats. J’espère que la politique d’aujourd’hui, souvent plus intéressée par son nombril que par de véritables préoccupations de fonds, se souviendra. C’est nécessaire pour continuer à avancer.
Myriam Denis
Rédactrice en chef adjointe
m.denis@eco-ain.fr
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