Enseignement supérieur: l'Ain à la traîne?

par | 03 février 2011

Quand on parle d’enseignement supérieur dans notre département, à quoi pense-t-on? Nous avons le pôle de plasturgie à Oyonnax, le Ceuba – centre universiaire de Bourg et de l’Ain – , Alimentec à Bourg, des BTS, une poignée de DUT… Mais quelle stratégie? Pour une préfecture comme Bourg, aucun campus n’est installé. Un restau U décentralisé, excentré. Quelques logements étudiants. Notre département apparait-il comme un pôle d’excellence où il fait bon étudier? Que se passe-t-il lorsque, parvenus au Bac, les jeunes veulent poursuivre leurs études? Bien souvent, ils partent. Lyon, Genève, Grenoble sont autant de villes attirantes, il faut bien le dire. Reviendront-ils pour nourrir nos entreprises? Il est permit d’en douter. Alors, que faire? Mettre en place une véritable stratégie de l’enseignement supérieur.
C’est sur ce dossier épineux que s’est penché le conseil économique et social local (Cesl). Créé par délibération du conseil municipal de la ville de Bourg en 2004, ce conseil a un rôle d’information, d’examen (avec rendu d’avis), de concertation, de proposition et de formation. Dans ce cadre, le conseil s’est auto-saisi de la question du devenir de l’enseignement supérieur sur notre territoire. Le président du Cesl, Rémy Caillat, et ses deux rapporteurs, Yves Courteaud et Stéphane Marion ont présenté en mairie leur projet d’avis sur la question.
Tout d’abord, l’état des lieux. Environ 3500 étudiants se partagent Bourg. Ils étudient sur les antennes de Lyon 1 (IUT), Lyon 2 (IEP) et Lyon 3 (Ceuba). Ils disposent aussi d’une école d’esthétique, d’infirmières, de gestion, six formations sociales et para-médicales. Dans les lycées, une trentaine de BTS existent. Aujourd’hui, selon le Cesl, les étudiants atteignent souvent un niveau Bac +2 à Bac +3. En revanche, peu de niveau supérieur: « il existe un réel manque de formations supérieures de niveau Master, précise le rapport du Cesl. Elles consolideraient pourtant l’idée de filières de formations de spécificité, gage d’image et de pérennité. Seuls 111 étudiants suivent un Master sur Bourg ». De plus, le Cesl déplore « l’absence d’engagement politique sur la question de l’enseignement supérieur burgien, qui est réellement dommageable pour son développement ». Autre constat du conseil, « l’association Pôle Sup’01 est largement sous-utilisée, l’accès aux étudiants à la culture, au sport, aux structures sociales est très limité à Bourg et les transport en commun ne sont pas adaptés à la vie étudiante ».
Alors, pour mieux réfléchir à la question, quoi de mieux que d’aller jeter un oeil sur ce qui se fait déjà … ailleurs? Le Cesl s’est donc rendu dans d’autres villes de taille moyenne, Roanne et Valence. Cette dernière est « plus importante avec 60 000 habitants. Elle dépend de l’université de Grenoble, son attraction pour Lyon est moins forte que pour nous. Mais un plan stratégique d’enseignement supérieur est élaboré depuis 1994 et remis à jour quelle que soit la gouvernance de la ville, avec un campus, une agence de développement universitaire… ». Et de nombreux services inter-universitaires existent. Par ailleurs, « grâce à un groupement d’intérêts publics, l’insertion professionnelle des étudiants et l’adéquation entre le tissu économique et les nouvelles filières d’enseignement sont prises en compte afin de repérer les niches de formation et spécialiser le territoire ».
Un tel système est-il transposable à Bourg et à l’Ain? Chez nous, le Cesl suggère « d’élaborer rapidement un schéma départemental stratégique engageant la ville, l’Agglo et le Département. Ensuite, il faudrait élaborer un schéma local pour l’enseignement supérieur et la recherche pour le nord Rhône-Alpes ». D’autre part, il paraît judicieux à l’équipe de créer des filières d’excellence « sur des niches de formation inexploitées. Cela peut augmenter l’attractivité du département et contribuer à lui donner une image dynamique, tout en répondant à des besoins réels de l’économie locale ». Le conseil a pensé à une filière juridique, associant le Ceuba, la cité judiciaire et le centre pénitentiaire, ainsi que la filière bois, l’aéraulique-climatisation, et la plasturgie- agroalimentaire. Sans laisser de côté la formation par alternance.
Pourquoi réfléchir à toutes ces thématiques? Parce qu’au delà de la question des filières, c’est toute celle du financement de l’enseignement supérieur qui se pose, avec l’autonomie des universités qui feront des chefs d’établissement les seuls et uniques décideurs. Or, restrictions budgétaires et concurrence obligent, ne seront-ils pas tentés de recentrer l’offre sur les plus grands campus? Bourg et plus largement l’Ain doivent se positionner aujourd’hui pour rattraper « les quinze ans de retard » en matière d’enseignement supérieur. Et pouvoir former et retenir sur son territoire, ses jeunes.

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