Alors qu’avec l’arrivée des beaux jours, les particules fines ne sont jamais loin, la situation du département de l’Ain n’apparaît pas si alarmante en matière de pollution de l’air. De quoi inspirer un bon coup…
Vaste sujet que celui de la pollution atmosphérique qui se résume, en une phrase, par la contamination de l’environnement intérieur ou extérieur d’un agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles de l’atmosphère. Pour notre organisme, les polluants les plus nocifs sont les matières particulaires, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. Des composants pouvant entraîner des maladies respiratoires aux conséquences dramatiques. Sur ce point, les conclusions d’une évaluation menée en 2013 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle le caractère cancérogène de la pollution de l’air, confirmant ce sujet comme un enjeu environnemental majeur pour notre santé. Sur l’ensemble de la région et dans le département de l’Ain, on recense trois polluants à enjeux : le dioxyde d’azote lié au trafic routier, les particules en suspension (PM10 et PM2,5), et l’ozone.
Plus de pollution à Bourg-en-Bresse ?
«Quand on observe les niveaux vis-à- vis des recommandations sanitaires, la situation est moins bonne car on a des dépassements autour de Bourg-en-Bresse», détaille Linda Maupetit, référente territoriale chez Air Rhône Alpes. Globalement, le département présente des niveaux de fond relativement bas et bons concernant le dioxyde d’azote et les particules fines, même s’ils sont légèrement plus élevés en proximité routière, sur les principaux axes de circulation, en raison d’une influence de l’agglomération lyonnaise et de Genève. Ainsi, l’année dernière dans le département, 12 000 habitants, dont la moitié dans les environs de Bourg-en- Bresse, étaient exposés à des dépassements de 20 microgrammes/m3, soit 2 % de la population du département.
C’est aussi dans l’agglomération de Bourg-en-Bresse et à l’est de l’Ain que l’on retrouve une accumulation d’ozone. Ne ferait-il pas bon respirer dans la capitale de la Bresse ? En réalité, cette impression de forte pollution dans ce secteur n’est que relative en comparaison avec les autres agglomérations de la région. Dans le département, la présence des particules fines s’explique principalement par le chauffage, mais aussi l’agriculture, le travail au sol, la présence des cheptels et la combustion des engins dans un territoire largement rural.
Niveau réglementation, les moyennes annuelles aux particules fines PM10 et PM2,5, fixées à 40 microgrammes/ m3, sont respectées aussi bien dans l’Ain que dans l’ensemble de la région, mais restent au-dessus de la valeur guide pour la santé recommandée par l’OMS, soit 20 microgrammes/m3. «Pour les particules en suspension, les valeurs limites réglementaires sont plus laxistes que les recommandations sanitaires», indique Linda Maupetit. Un résultat encourageant mais loin de l’excellence donc. La réglementation se corse au niveau de la valeur journalière qui ne doit pas franchir le seuil de 50 micro grammes/m3 plus de 35 jours par an.
«C’est cette valeur qui reste encore parfois dépassée sur certains territoires, mais dans l’Ain, cette année, nous n’avons aucun problème réglementaire à signaler et c’était aussi le cas l’année dernière», précise la référente territoriale. L’Ain ferait-il figure de bon élève en matière de qualité de l’air ? «Il y a clairement une frontière entre l’est et l’ouest de l’Ain, cela s’explique par les barrières physiques montagneuses qui font évoluer le cours de la dispersion des polluants», avance notre interlocutrice. Les particules fines se dispersent naturellement, de manière homogène, grâce aux conditions anticycloniques (vent et pluie), mais le processus peut nécessiter plus de temps en cas d’épisodes de pollution.
Quid des épisodes de pollution ?
L’Ain a connu deux épisodes aux particules fines consécutifs (PM10), en décembre 2016 et janvier 2017, après activation du dispositif par la préfecture. Pour quel résultat ? «Les épisodes de pollution ne sont pas vraiment là pour gérer des problèmes de fond, même si les pics ne sont jamais bons. Les dispositifs visent à endiguer un phénomène d’accumulation de polluants, pour l’anticiper au mieux et rompre avec une situation de crise», rappelle Air Rhône Alpes. Alors qu’au mois de décembre, un anticyclone s’était installé, empêchant les polluants issus du chauffage au bois et de la combustion routière et industrielle de s’éparpiller verticalement, en janvier, l’épisode de pollution (particules agricoles), sévère et long, a pris une ampleur nationale.
Mais là encore aucun risque d’inquiétude, car à raison d’un épisode de pollution par an, le bilan atmosphérique de l’Ain semble plus que satisfaisant. «D’une manière générale, le territoire a une qualité de l’air préservée par rapport au département du Rhône et la métropole de Lyon, l’agglomération de Grenoble ou la vallée de l’Arve. Dans l’Ain il y a peu ou pas de problèmes réglementaires», conclut Linda Maupetit.
Accompagner les entreprises
Air, déchets, eau, bruit, énergie, sécurité, pollution des sols, éco-conception, RSE… tous ces sujets sont traités par les ingénieurs de la CCI de l’Ain lors de pré-diagnostics environnement et énergie, confidentiels et gratuits, réalisés sur site. Ainsi, la Chambre aide les dirigeants à mieux connaître et maîtriser l’impact de leurs activités dans l’écosystème en préconisant des actions d’améliorations concrètes et accessibles. Nouvelles attentes des clients, renforcement des normes, augmentation du coût de l’énergie, raréfaction des ressources… les entreprises doivent s’adapter à un contexte en évolution. «face à ces exigences, la CCI aide les entreprises à discerner celles qui les concernent et les encourage à s’engager dans des démarches volontaires pour aller au-delà, indique Guy Monnet, membre élu de la CCI de l’Ain en charge de l’Environnement.
Limiter la pollution atmosphérique
Christophe Callier, inspecteur de l’environnement : « Je suis spécialisé dans le domaine des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) depuis 2009. Je suis également le correspondant départemental pour la qualité de l’air concernant les émissions industrielles, et ce que nous respirons au quotidien. L’unité départementale de l’Ain participe à la déclinaison des actions menées par la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL) Auvergne Rhône-Alpes, dans le domaine de la qualité de l’air pour réduire les pollutions. De manière pérenne, il s’agit de participer au plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération lyonnaise pour les 15 communes du département concerné.
Le PPA ambitionne de ramener les concentrations en polluants atmosphériques à un niveau inférieur aux valeurs limites réglementaires. Lors des épisodes de pollution, il s’agit d’alerter les industriels du déclenchement du dispositif de gestion des pics de pollution atmosphérique ; prescrire aux principaux émetteurs de polluants des mesures de réduction des émissions; participer à la construction du dispositif départemental de gestion des pics de pollution avec les services de la préfecture.»
Détecter les besoins des entreprises
En matière d’environnement et d’énergie, les thématiques se sont largement diversifiées au fil des ans avec une approche plus transversale et impliquant de plus larges typologies d’acteurs. En réponse aux besoins des entreprises et des territoires, la CCI de l’Ain développe des actions dans des domaines tels que la Responsabilité Sociétale des Entreprises, l’économie circulaire, la mobilité, l’éco-conception et les comportements et achats éco-responsables. Les élus de la Chambre ont été précurseurs dans la détection des besoins des entreprises sur ce sujet, faisant de la CCI de l’Ain une des premières à mobiliser des moyens techniques et humains pour relever le défi.
L’environnement ne doit pas être vécu comme une fatalité, ni une contrainte, mais comme un atout de compétitivité et de développement. En 20 ans, 2 300 entreprises ont bénéficié de 22 800 conseils approfondis individuels et collectifs et 680 projets «Développement Durable» ont été accompagnés par les ingénieurs CCI. Toujours soucieuse d’être en cohérence permanente avec les besoins des entreprises et en anticipation des politiques nationales et européennes, la Chambre s’appuie sur un réseau de 240 partenaires collectivités et experts techniques et financiers.
Par Sarah N’tsia
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