La décision est tombée comme un couperet: le Ceuba – centre universitaire de Bourg et de l’Ain – va bien fermer des formations dès la rentrée de septembre: la capacité en droit et la licence LEA (langues). La licence d’histoire devrait être maintenue. Hugues Fulchiron, le président de l’université Lyon 3, revoit sa position, mais pour un an seulement, selon Jean-François Debat, maire de Bourg.
Les élus se sont insurgés contre « une décision unilatérale, apprise dans la presse et par des parents d’élèves ». Ces trois formations ne concernent pas moins de 150 étudiants sur les 650 que peut accueillir le Ceuba.
Une décision d’autant plus mal vécue que le montant des travaux pour rénover le site de la Charité où les étudiants prendront leurs cours en septembre – 9,6 millions d’euros hors taxe – a été pris en charge à 90% par les collectivités locales, et 10% par l’Etat. Les enjeux de la formation « délocalisée » sur des villes de taille moyenne sont nombreux. « Cela participe de la démocratisation de l’enseignement et permet à nos étudiants souvent boursiers d’étudier, précise Rachel Mazuir, président du conseil général. Cela évite aussi de voir partir nos étudiants et donc, contribue au dynamisme des territoires. » Décidée à la mi-mai par l’université, cette fermeture de formations est particulièrement problématique pour les étudiants: ceux-ci l’ont découvert par mail, quelques jours seulement avant la clôture des voeux. « Nous sommes indignés sur le fonds et la forme », tempête Michel Fontaine, président de Bourg-en-Bresse agglomération.
« Nous ne sommes pas ceux qui paient et se taisent », déclare quant à lui Jean-François Debat. Du côté de l’université Lyon 3 , on évoque comme raison « la reprise des formations de l’ESCI ». Pour un volume qui équivaudrait à ceux en fermeture. Mais dans le domaine de la gestion. «Cette reprise ne constitue pas une offre de formation nouvelle ni une charge supplémentaire, étant assurée par FormaSup et garantie par nos collectivités », répondent de leur côté les élus.
Pourquoi une telle hâte à fermer ces cursus dès la rentrée? « L’université, face à une réduction de ses crédits, répartit la pénurie des postes », avance Rachel Mazuir. « Elle est autonome, mais n’a pas les moyens financiers en face »., ajoute Jean-François Debat.
Oui mais, cette offre de formation très généraliste pouvait-elle correspondre aux besoins des entreprises? « Les étudiants de la licence d’histoire peuvent renforcer les effectifs de l’IUFM », répond Jean-Paul Rodet, conseiller général. « Quant aux langues, dans notre département tourné vers l’export et l’international, c’est utile ! De plus, ces formations n’ont pas vocation à répondre à des besoins immédiats, ajoute Jean-François Debat. On ne peut pas proposer dans notre département des Master – Bac + 5 – trop généralistes. Mais raisonner comme ça dès le premier cycle des formations, c’est dangereux! »
L’Ain aura-t-il vocation à ne proposer à ses étudiants que des formations techniques? Nous n’en sommes pas là, certes, mais d’autres filières pourraient-elles connaître le même sort? « Notre ville n’est clairement pas la préoccupation première des universités, décrit le maire. Si on poursuit cette logique de rapport coût/avantages, d’autres villes et d’autres antennes seront concernées ». On assisterait alors à une concentration des formations sur les grandes villes. Ce qui ne serait pas forcément une bonne nouvelle, plus tard, en termes d’emploi.
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