Fort l’Écluse comme symbole du Pays de Gex

par | 01 septembre 2022

Après des années de rénovation, le site veut mettre en avant ses différentes facettes et poursuit son développement pour renforcer l’identité du territoire.

Faire de Fort l’Écluse, un symbole du territoire. Telle est l’ambition de Patrice Dunand, président de Pays de Gex Agglo. « Nous n’avons pas actuellement une forte identité de territoire et nous souhaitons changer cela. Dans ce projet, le fort est un véritable atout qu’il est important de développer. Nous avons par exemple accueilli une réunion de la Capeb, il y a deux mois. Des événements de ce genre contribuent à identifier le Pays de Gex autrement que comme un lieu avec une forte pression foncière et la Suisse à côté », explique-t-il. Dans ce but, la communauté d’agglomération veut amplifier les quatre facettes du lieu, à savoir l’histoire, l’aventure, les expositions et les événements.

Implanté sur la commune de Léaz, tout un patrimoine se cache derrière les murs de la bâtisse. Les premières traces d’une place forte remontent à 58 avant Jésus-Christ. César s’oppose alors aux Helvètes qui cherchent à quitter leur territoire sous la pression des Germains. Dans son livre « La Guerre des Gaules », il mentionne clairement l’intérêt stratégique que représente le pas de la Cluse. En 1225, le lieu est acquis par Amédée II, comte de Gex, qui construit une place forte pour s’assurer du passage et d’un droit de péage. Au cours des siècles suivants, le château passe de main en main, pour être abandonné après la deuxième guerre mondiale. Une association se lance dans sa restauration dans les années 1970, permettant de le sauver de la ruine.

Vue depuis Fort l'Ecluse vue

« La Communauté de communes du pays de Gex le reprend vers 1996-1997. Près de 10 millions d’euros ont été investis, mais ça a été parfois une vraie bataille pour faire comprendre l’intérêt du sujet aux élus. En parallèle, est née une programmation, d’abord modeste, avant de finalement monter en flèche, au cours des dernières années », explique Patrice Dunand.

Une programmation riche

Ouvert seulement sur quelques mois compte tenu du climat et du manque de visiteurs en période froide, le fort ne donne pas sa part aux chats pendant la période chaude. « On compte environ 30 000 visiteurs par an. De 10 à 300 par jour et jusqu’à 600 à 700 les jours de festival », précise Nicolas Renard, directeur du Pôle culture et tourisme du Pays de Gex Agglo. Car tous les ans depuis neuf ans, la place organise Jazz in Fort l’Écluse, avec une série de concerts gratuits d’artistes de renommée internationale. La bâtisse accueille également plusieurs expositions. Parmi elles, “Au cœur de la Cluse” dévoile la vie dans ce passage naturel entre la France et le plateau Helvétique. “Au cœur de l’orage” permet quant à elle de vivre un orage depuis les casemates du fort et de découvrir moult objets foudroyés. “S’enchevêtrer” est un ensemble d’œuvres réalisées spécifiquement pour les lieux, s’imprégnant de ses dimensions historiques, esthétiques et poétiques. “S’exiler pour survivre” présente pour sa part les parcours individuels de plusieurs Juifs qui ont dû s’enfuir et traverser la frontière pour ne pas mourir.

Fort l'Ecluse expositions

Un parcours sportif

Si accéder au fort ne nécessite pas une grande condition physique, le parcourir dans son ensemble se révèle plus délicat. Partout des escaliers le parcourent et l’ascenseur en gabion ne suffit pas à desservir l’ensemble des salles et n’autorise pas l’accès au fort supérieur. Pour rejoindre ce dernier, il faut emprunter quelque 830 marches avec un dénivelé de 200 mètres dans un tunnel au cœur de la montagne. Un excellent moyen de tester son cardio. Au sommet, commence un parcours aventure avec des traversés, des escalades et même des tyroliennes surplombant un dénivelé de 500 mètres. C’est aussi le début d’une via ferrata de 400 mètres avec un dénivelé de 150 mètres pour une durée de 1 h 30. Toutes les possibilités offertes par le fort sont à retrouver sur fortlecluse.fr.

Fort l'Ecluse

150 habitants

L’espace accueille quelques habitants permanents, bien particuliers, une colonie de chauves-souris ! « Il s’agit de petits rhinolophes, de minuscules chauves-souris et nous sommes la plus grosse colonie du bassin genevois. Nous avons aménagé leur gîte pour essayer d’en sauver un maximum et de faire croître leur groupe. Il y a une dizaine d’années, le site en comptant une quinzaine. Désormais nous sommes à près de 150, et ce malgré les concerts et l’accueil du public. Nous sommes parvenus à faire coexister la préservation de la faune et la venue de visiteurs. Ceux-ci peuvent d’ailleurs observer en direct les habitantes du fort grâce à des caméras infrarouges », se réjouit Nicolas Renard. En parallèle, une partie de la zone est en Natura 2000, le classement européen qui vise à protéger certains sites naturels menacés.


Joséphine Jossermoz

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