« Recherche stagiaire à temps plein. Il s’agit d’une proposition de stage avec convention obligatoire et en aucun cas, d’une offre d’emploi. » Le candidat aura en charge une – petite – dizaine de missions. En échange d’une « gratification de stage et du remboursement à 50% du coût des transports. » Pour cela, on demande un Bac + 3 minimum, assorti d’une quinzaine de qualités. En somme un(e) jeune diplômé(e), ayant réussi brillamment son cursus, et acceptant de travailler à temps plein sans – quasiment – aucun salaire, pendant des mois, voire plus. Maintenant, il faut payer pour travailler.
Oui mais, si le système fonctionne, ce n’est pas pour rien. Accepter un stage, c’est éviter d’avoir un blanc sur son CV. C’est aussi mettre un pied dans l’entreprise. C’est rêver à l’hypothétique contrat qui pourrait peut-être enfin arriver.
Les bancs des facs sont ainsi remplis d’« étudiants fantômes ». Des jeunes qui, pour décrocher the stage, s’inscrivent aux grandes écoles… Qui fournissent la nécessaire convention. Ne les attendez pas aux portes des universités : ils n’y mettront pas les pieds. Ils « stagent ». Ou stagnent?
Aller, je ne dis pas: un stage en fin de cursus scolaire ou universitaire – ou même pendant – c’est formateur. Mais passer des mois ou même, dans certains cas, des années, à travailler dans ces conditions ne me paraît pas normal.
Rémunérés 30 % du Smic – s’ils ont de la chance – ils ont le blues du stage à répétition. On les appelle la génération Tanguy – bien souvent, il faut que les parents mettent la main à la poche – ou « Y » pour donner un peu plus de classe et un petit côté nouvelles technologies. Une génération précaire.
Et elle en a ras-le-bol. La preuve: une récente enquête de l’institut Harris met en lumière qu’un jeune sur trois rêve de devenir fonctionnaire. Est-ce vraiment la solution ? Pas sûr que l’administration ait suffisamment de postes à proposer…
0 commentaires