Le débat sur la laïcité visait, à n’en pas douter, la communauté musulmane. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer à la récente volonté élyséenne d’organiser des sections spéciales pour permettre aux étudiants juifs de passer les concours d’entrée aux grandes écoles d’ingénieurs sans écorner leur pratique religieuse. Ou encore de réécouter les déclarations souvent fracassantes de Claude Guéant.
Cette stigmatisation de l’Islam trouve sans doute une justification électorale. La montée en puissance du Front National – qui a fait de la peur de l’arabe un de ses fonds de commerce – démontre clairement que le racisme est, malheureusement, une voie d’avenir pour l’accession au pouvoir.
Quant à une justification sociale ? Il y a longtemps que le mythe de l’étranger qui vole le pain du français a vécu. Une récente étude du quotidien « Les Echos » rappelait même l’importance de l’immigration dans notre développement économique. Le même journal profitait aussi de l’occasion pour combattre une autre idée reçue : les flux d’immigration pèsent de manière positive sur les cotisations retraite et santé. Seule la couverture chômage est à mettre en solde négatif.
Reste alors la question de la violence religieuse, relancée cette semaine par l’attentat de Marrakech. Mais tous les musulmans ne sont pas islamistes. Quant à l’intégrisme, il est le reflet d’une bêtise dangereuse, engendrant forcément la violence y compris contre ses propres adeptes. A ce titre, le prosélytisme armé de certaines factions islamistes doit donc être combattu. Mais l’intégrisme chrétien existe également et, bien que souvent moins dangereux de nos jours, ces partisans n’en restent pas moins violents et sectaires, à en juger par la récente destruction d’œuvres d’art au musée d’Avignon…
La France – qui reste jusqu’à nouvel ordre le pays des droits de l’homme – aurait tout à gagner à s’éloigner des thèses nationalistes. En choisissant de faire écho à ces idées préconçues, certains de nos gouvernants font malheureusement du populisme quand ils devraient faire de l’éducation et de l’information.
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