À Valexpo, la première conférence économique a réuni les acteurs du territoire pour envisager l’avenir.
Emploi, formation, investissement, attractivité, tels étaient, les principaux sujets à l’ordre du jour de la première conférence économique territoriale organisée par la communauté de communes du Haut-Bugey, mercredi 18 octobre à Valexpo. Syndicalistes de tous bords, chefs d’entreprise, maires et conseillers communautaires ont pris part aux trois tables rondes de ce nouveau rendez-vous local ; plaçant les politiques publiques au cœur des enjeux du territoire. « Il est évident que des efforts sont à fournir en termes d’apprentissage et de formation, a concédé Emmanuel Daloz, dirigeant de la société ADB Consultants et vice-président de la CPME de l’Ain. On ne considère pas suffisamment l’apprentissage comme un mode de recrutement car il souffre d’une mauvaise image dans notre société. »
Oyonnax, terre attractive ?
Indéniablement, vivre à Oyonnax ne fait pas rêver la plupart des jeunes diplômés. Mais pourquoi donc ? Pascal Baudet, secrétaire général de la FSU 01, pointe le manque d’attrait du territoire auprès des jeunes professeurs des écoles. « Bien souvent, Oyonnax figure en dernier choix sur les vœux d’affectation. Je travaille à changer cette image déficitaire mais ici, la plupart des établissements sont classés REP+ », a-t-il précisé, déplorant le manque de services publics comme la présence d’orthophonistes. Si Jérôme Schmitt, président de l’AEPV, loue les atouts du territoire par une vie associative et sportive prolifique et la présence de l’hôpital, Philippe Cracchiolo, dirigeant de S2E et représentant du Medef de l’Ain, a évoqué ses faiblesses. « Il ne faut pas se voiler la face, nous sommes dans une situation fragile. Nous manquons de logements qualitatifs, les jeunes quittent le territoire, notre hôpital est en difficulté. Notre positionnement industriel est vulnérable à l’heure de la désindustrialisation », a-t-il exposé.
Focus sur l’emploi
Dans un contexte de crise en 2009, la commission paritaire du Haut-Bugey, présidée par Pascal Beduneau, a vu le jour pour donner du sens au dialogue social, améliorer la qualité de vie au travail et ainsi la performance des entreprises. À la CGT aussi, le dialogue social est considéré comme prioritaire dès lors qu’il représente pour les salariés, un moyen d’expression au sein de l’entreprise. « Le dialogue social n’est pas un frein mais un levier important, pour redonner une capacité d’action aux salariés, pour qu’ils soient force de propositions », a réagi Fabrice Canet, secrétaire général de l’union départementale. En matière d’emploi, Emmanuel Daloz a apporté un éclairage sur la faiblesse des rémunérations sur le territoire et au-delà. « En France, on encourage à payer les salariés peu chers. Plus vous êtes proches du Smic, plus vos charges sont dérisoires. Avec le projet de réforme du CICE, un salarié au Smic ne coûtera plus rien à l’employeur. On pourrait s’en réjouir sauf que l’effet pervers, c’est qu’on n’augmente plus les salaires ».
Travailler la communication
« Malgré la présence des entreprises, investir est une vraie problématique car convaincre les fonds parisiens et lyonnais n’est pas aisé », a témoigné Joël Viry, représentant régional de Allize Plasturgie. Pour lui, l’enjeu est de communiquer davantage autour du territoire.
Quels investissements pour l’avenir ?
Prochainement, la communauté de communes du Haut-Bugey présidée par Jean Deguerry, à la tête du conseil départemental, envisage de nombreux projets visant à embellir le territoire composé de 60 000 habitants répartis sur 36 communes. Parmi les chantiers phares annoncés : l’aménagement de près de 16 km de voies pour les piétons et cyclistes entre Oyonnax et Nantua (début des travaux fin 2017), la Cité de la plastronique à Oyonnax pour réunir en un seul lieu les compétences liées à la plasturgie, l’électronique et le logiciel (début des travaux en 2019), un nouveau refuge pour animaux (2018), un centre nautique Robert-Sautin rénové, ou encore la construction de trois nouvelles stations d’épuration d’ici 2020 à Izernore, Heyriat/Crépiat et Martignat pour près de 6 millions d’euros. Par ailleurs, le pôle de compétitivité pour le bois déployé, Xylofutur, implantera d’ici peu une antenne dans le Haut-Bugey, à la maison des entreprises de Bellignat. Enfin, l’année 2018 marquera aussi le début des travaux du complexe de loisirs à l’entrée sud d’Oyonnax.
Par Sarah N’tsia
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