« Le nucléaire, c’est sexy ! Le nucléaire recrute 10 000 personnes d’ici à 2012. » C’était, en début d’année, l’un des slogans d’EDF pour vanter les mérites de cette industrie et de l’entreprise. Depuis la catastrophe de Fukushima, bien évidemment, le discours a changé.
Pas évident d’évoluer dans le monde de l’entreprise aujourd’hui, où tout devient, finalement, une question de valeurs. La crise de 2008 qui a aussi secoué le monde bancaire a vu ses potentiels candidats refluer, les suicides chez France Telecoms en ont fait fuir d’autres… L’actualité pénètre dans l’entreprise. Et bien sûr, l’image de celle-ci peut alors être ternie.
Didier Pitelet, le Pdg de Moons’Factory et créateur du concept de la « marque employeur », affirme « qu’aujourd’hui, tout se sait, tout se dit ». Et il va falloir faire avec.
Que faire lorsque son image est menacée ?
« Essayer de jouer le jeu de la transparence », affirme haut et clair Françoise Cartel, gérante de Co-society, une entreprise lyonnaise de conseil en image. « On l’a vu avec le scandale des cadres chez Peugeot, essayer de cacher la vérité ne sert à rien. Nous sommes aujourd’hui dans un monde de l’instantanéité. Tout se sait, tout se voit. Ou presque. Et alors que faut-il faire? Assumer. On en parle, c’est sûr, mais ensuite la pression retombe. C’est tout de même plus sain que d’essayer à tout prix de cacher les choses. La stratégie de l’opaque ne fonctionne plus. » Selon elle, la gestion de son image est un élément primordial de sa réputation. Mais pas question pour autant de « redorer son blason » en racontant n’importe quoi aux consommateurs. Et d’ajouter « que la réputation, c’est quelque chose qui est multi-facettes: l’entreprise est concernée, mais aussi le chef d’entreprise, comme toute personnalité dite publique. A ce titre, il est très important de soigner ce que l’on dit, bien évidemment, mais aussi d’assumer ses convictions. Il faut être cohérent et expert dans ce que l’on est sensé maîtriser, tout en ayant une certaine retenue, une discrétion vis-à-vis de la sphère publique ».
Et si on salit injustement votre réputation ou celle de votre entreprise, Françoise Cartel conseille trois façons de faire: « selon le degré de gravité ou d’erreur, vous pouvez réagir immédiatement, ou attendre si votre réponse demande à être étudiée ou conseillée. Enfin, face à certains dires, vous pouvez choisir de ne pas réagir ».
Et sur internet, où tout va très vite? On sait que des sites de notations existent par exemple, pour parler de sa vie en entreprise, de ses relations avec son boss… « Il est absolument indispensable d’être à l’écoute de ce qui peut se dire sur vous et sur l’activité. En amont, il faut à mon avis opter pour une communication claire et soignée. L’honnêteté paie toujours, on ne vous en voudra pas de dire la vérité. Pour préserver votre vie personnelle et si vous êtes très connu, vous pouvez opter pour un pseudonyme, ce que nous conseillons quelques fois. Bien sûr, la veille est très importante: vous pouvez créer une alerte Google avec des mots clés ou opter pour des outils comme blogsearch.google.fr, Twiter search, ou Wikio. »
Des enseignes de restauration rapides qui ouvrent leurs portes pour faire découvrir leurs coulisses aux informations sur le nucléaire, communiquer au plus juste, en amont et après une crise semble être une bonne option. On ne dira pas « faute avouée à moitié pardonnée », mais la vérité, c’est tendance.
Pierre Poccard : « Le beaufort connaît une crise de sous-consommation »
Élu en novembre 2024 à la présidence du Syndicat de défense du beaufort, Pierre Poccard estime que la relance de la filière passe d’abord par celle de la consommation. Interview. Quel est votre parcours ? J’ai 50 ans et viens de passer ma 40e saison d’été en...
0 commentaires