Le traditionnel Happy Creation Day organisé par PRP Creation le 4 juillet mettait à l’honneur l’univers des influenceuses dans la cosmétique.
À Oyonnax, PRP Creation construit toujours plus sa renommée. Son événement phare Happy Creation Day, le 4 juillet, dans les locaux de l’entreprise visait plusieurs objectifs, dont le principal, fil rouge de la journée, « Open minded » (« ouverture d’esprit » en anglais). Car la deuxième édition était en effet tournée vers différents engagements et centres d’intérêt tous plus sociétaux les uns que les autres. D’où le sujet de la table ronde autour des influenceuses dans la cosmétique, qui font de la Toile leur terrain de jeu. Favorisent-elles la consolidation ou la détérioration de l’image de marque ? Célébrité durable ou éphémère, les influenceuses créent-elles véritablement de la valeur pour les marques ? Sur un angle plus sociologique, sommes-nous tous influenceurs ou influencés ? Séverine Boutry, fondatrice de l’agence Le Nouvel Appartement et vice-présidente de CEW France, classe les influenceuses de la cosmétique selon le modèle d’une pyramide. « Au sommet, l’on retrouve 50 000 célébrités ou superstars mondiales, puis 500 000 experts ou blogueurs, enfin 50 millions de “consommacteurs” et de leaders de communautés », définit-elle. Une analyse complétée par le sociologue Rémy Oudghiri, directeur général adjoint de Sociovision : « Il est difficile d’évaluer le nombre d’influenceurs en France, car nous le sommes tous dès lors que nous possédons un compte sur un réseau social. Nous développons alors une micro-influence. Chez Sociovision, nous avons quantifié à 9 % le nombre de personnes qui postent du contenu en se mettant elles-mêmes en scène, soit plusieurs millions. »
Influencer ou être influencé
Phénomène générationnel à part entière, les influenceurs sont jeunes, 70 % d’entre eux ont moins de 35 ans. « Ces personnes sont optimistes, sans complexe et très consuméristes, poursuit Rémy Oudghiri. Les marques font sens pour elles. Leur regard sur la société de consommation est très différent. Les influenceurs créent un nouveau langage qui sera sans doute le futur langage de la communication marketing. » Et Sébastien Bouillet, cofondateur d’Influence4you de renchérir : « Une étude a révélé qu’en 2020, les marques seront prêtes à investir 6 milliards de dollars dans l’influence marketing. Preuve que le marché est en plein essor, notamment au sein des grandes sociétés de cosmétique où des divisions entières sont dédiées à cet aspect. »
Marine Chevalier, CEO de My Beauty Community, est revenue sur son expérience de micro-influenceuse : « J’étais mal à l’aise par rapport aux marques car je recevais des produits gratuitement. Or, si ces derniers ne me plaisaient pas, je n’osais pas en parler à ma communauté. Il manquait un espace pour affirmer son opinion sur les produits. D’où la naissance de My Beauty Community pour échanger en toute liberté sur des produits phares, mais aussi des flops. »
Villages
Parmi les nouveautés, la deuxième édition de l’Happy Creation Day déclinait trois villages : green thinks (développement durable et économie circulaire), innovation en cosmétique, social (formation). Ces trois espaces ont été inaugurés par Michel Perraud, maire d’Oyonnax et Jean Deguerry, président du Département.
PRP Creation sur le front de la croissance

PRP Creation œuvre dans la plasturgie et plus précisément dans les solutions de packaging telles que le flaconnage plastique standard ou spécifique, mais également les pièces d’aspect et techniques (85 % de CA pour la cosmétique, le parfum et le maquillage, le reste du marché se concentre sur l’électroménager). Chez PRP Creation (175 collaborateurs, 19,5 millions d’euros de CA), l’innovation fait sens à travers la fabrication additive, l’airless, le développement durable, l’industrie 4.0, l’aspect sensoriel. « Nous menons une réflexion autour du flacon comme objet d’art, sans laisser de côté la dimension du recyclage, explique le dirigeant de PRP Creation, Joël Viry. Par exemple, nous nous intéressons à l’intégration d’un système de poche plastique à recharge pour le mascara. » Le plan Horizon 2022 accompagné d’une augmentation de capital ambitionne plusieurs objectifs : 30 millions d’euros de CA, vision à l’export, et projet d’acquisition externe.
Par Sarah N’tsia
Cet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 11 juillet 2019. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI.
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