Maire d’Oyonnax et vice-président de la communauté de communes Haut-Bugey, Michel Perraud met ses fonctions au service de l’économie du territoire, doté prochainement d’un centre technologique innovant : la Cité de la Plastronique.
Qu’est ce qui caractérise la Plastics Vallée ?
Deux choses, je pense, l’innovation et le travail. Et au-delà, la capacité pour ses acteurs à dépasser les crises, à transformer leur industrie pour surmonter les difficultés. J’aime utiliser le terme de sérendipité pour caractériser l’esprit des acteurs de la Plastics Vallée. L’art de rebondir par la créativité et l’innovation, l’art par lequel l’ouvrage se transforme au gré des process, où le travailleur ingénieux adapte son industrie. Une dynamique continue pour ne jamais se satisfaire et explorer toujours plus avant… L’autre trait de caractère que j’associe immédiatement, c’est le travail. La devise de la ville est Improbo fabrum labore acsendit, tout est dit ! En faisant du labeur une valeur forte, nous nous sommes dotés d’une identité qui fonde notre caractère. Nous sommes durs au mal…
Avec une implication conjointe de tous les acteurs de l’économie du territoire…
L’écosystème de la vallée se caractérise par le lien indéfectible entre élus et industriels. Cette volonté réciproque que les uns et les autres ont de toujours avancer de concert pour garder un temps d’avance ! Cette idée qu’un territoire est plus grand que la somme de ses individualités. Nous avons conscience de partager une communauté de destin… En fait, voilà ce qui fait l’ADN de ce territoire depuis plus d’un siècle : l’ingéniosité, l’inventivité et l’opiniâtreté sont toutes des valeurs partagées par l’ensemble des acteurs mises au service d’un projet commun. La communauté de communes intervient également dans de grands projets en « avance de phase » : sur la Cité de la Plastronique, et avant elle le Pôle européen de plasturgie ou Plastipolis. Le politique a pris le leadership pour structurer des outils qui font aujourd’hui le bonheur de l’industrie !
L’étude de faisabilité de la Cité de la Plastronique sera restituée le 29 mai. Que peut-on dévoiler du contenu du projet ?
Il s’agit ni plus ni moins de construire un centre technique de référence nationale, voire européenne, pour le transfert technologique de la plastronique ! Un vaste édifice, aux qualités architecturales importantes, sera réalisé sur l’actuel tènement Gilac (39 000 m² de foncier, 19 000 m² bâtis). Une étude de faisabilité est en cours et ses conclusions nous indiqueront le meilleur parti à prendre : réhabiliter l’existant ou démolir pour reconstruire ! Nous souhaitons pouvoir livrer la première tranche, c’est-à-dire le bâtiment des hautes technologies, en 2019.
Cet édifice comportera plusieurs parties : une maison de la plastronique, vitrine de la Cité, abritant des services destinés à la diffusion de la technologie (showroom, amphithéâtre, salles de formation, centre de créativité). L’édifice se prolongera par un bâtiment de hautes technologies, hébergeant les plateformes techniques (S2P, mais aussi Hyprod 2, sur les composites intelligents, ou une plateforme numérique qui se structurera par la suite) et qui travailleront de concert avec les entreprises qui viendront louer les espaces techniques au sein desquels elles déploieront leurs projets de R&D. Tout l’équilibre du projet consiste à s’assurer que les grands donneurs d’ordre répondront présents à cette offre de services ! Lors de la convention d’affaires Mecatronic et Plastronic Connexion qui s’est déroulée en octobre 2016 à Oyonnax, nous avons pu nous assurer que ces entreprises étaient très intéressées par notre projet.
Quels sont les bénéfices attendus pour la Plastics Vallée ?
Le Haut-Bugey est identifié partout comme un territoire d’excellence ! Le projet de Cité de la Plastronique découle directement de la volonté de faire entrer l’ensemble des composantes du territoire en résonance avec ce projet. Sa localisation géographique n’est d’ailleurs pas anodine ! En entrée sud de l’agglomération, ce projet vient compléter l’effet campus de cette partie du bassin et créer une continuité territoriale par rapport au Technopôle de Bellignat (lycée Arbez-Carme, Centre Technique Industriel IPC, INSA d’Oyonnax, Plastipolis, Allizé Plasturgie, etc.), jusqu’à la cité administrative et la résidence des alternants !
De plus, ce projet a été conçu et pensé pour servir au plus grand nombre et permettre aux populations dont certaines sont couvertes par la politique de la ville de se sentir pleinement intégrées dans le projet par l’accès à un centre de créativité et d’usages de type fablab, et une programmation de conférences techniques qui seront proposées.
« LE POLITIQUE A PRIS LE LEADERSHIP POUR STRUCTURER DES OUTILS QUI FONT LE BONHEUR DE L’INDUSTRIE ! »
Avec quels territoires la Plastics Vallée entretient-elle des relations partenariales ?
La vallée de l’Arve a une histoire, une culture et une configuration relativement similaires aux nôtres. C’est un territoire dont nous nous sentons proches. De plus, nos tropismes respectifs tournés vers la Suisse nous conditionnent à une excellence industrielle, technologique et scientifique pour nous positionner comme des partenaires crédibles !
Le Jura et la Bourgogne-Franche-Comté pour lesquels nous constituons un trait d’union sont également des partenaires naturels… La Plastics Vallée ne s’arrête d’ailleurs pas aux frontières administratives du département de l’Ain, mais se poursuit au-delà. Elle ne pourra rayonner que si elle entreprend des partenariats territoriaux ciblés, des jumelages économiques pertinents. C’est dans cet esprit que j’œuvre pour un rapprochement avec la Cosmetic Valley, autour de l’agglomération de Chartres. Ce territoire, pôle de compétitivité pour la Beauté/Santé, offre tous les grands noms de la cosmétique. Chartres, c’est la formule et le contenu ; Oyonnax, c’est le contenant et la protection de la formule !
Propos recueillis par Sandra Molloy
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