Avec 4% de baisse relevés au cours des deux dernières années, le lait blanc connaît en france une inquiétante décrue. syndilait tente d’enrayer cette spirale négative.
Vingt minutes hier, dix minutes aujourd’hui, la durée du petit-déjeuner d’un Français est en pleine déconfiture dans une journée où la moindre économie de temps est recherchée. Le bol de lait qu’il faut chauffer chaque matin pour tremper ses tartines beurrées en a fait les frais.
«La consommation du lait blanc nous préoccupe!» lâche Jean-Michel Javelle, Président de Sodiaal (3e coopérative laitière européenne et la 5e mondiale) Sud-Est.
Dans le lait de consommation, à la marque Candia, le marché en lait blanc va décroissant de près de 4% au cours des deux dernières années. Le terme savant de «déconsommation» est même avancé. «Les seuls segments qui progressent sont les segments de valeur, type, les laits bios, les laits aromatisés ou les laits gourmands. On réfléchit à trouver de la segmentation à de la création de valeur pour relancer la consommation des laits blancs, » poursuit Jean-Michel Javelle. Pour tenter d’enrayer cette chute, les professionnels du lait réunis au sein de Syndilait ont participé le 1er juin pour la 5e année consécutive à la Journée mondiale du lait. L’événement fédérateur a mobilisé l’ensemble de la lière et l’usine de Vienne n’a pas été en reste en accueillant une importante délégation.
Les produits dérivés
Fort heureusement, le lait se retrouve dans bien des produits alimentaires, comme les yaourts ou les fromages, qui, eux, ne connaissent pas la crise. Le lait, toujours, peut compter sur ses amis légendaires que sont les enfants, au rang des premiers consommateurs en France. 83% des 3-14 ans en boivent au moins une fois par semaine et 42% quotidiennement. Quant aux adultes, un Français sur 4 en boit tous les jours et 56 % au moins une fois par semaine. Bien des motifs de consolation qui n’empêchent pas la filière de se remettre en question, «Parce qu’il faut trouver des relais de croissance pour valoriser les productions de nos exploitations, » confie Jean-Michel Javelle. De fait, le groupe Sodiaal investit une centaine de millions d’euros par an pour cela. Quant au producteur et ses marges étroites qui font régulièrement l’actualité, en 2017, leur rémunération moyenne fut de 342 euros les mille litres. « Ce n’est pas encore assez, mais c’est mieux que les années précédentes,» martèle le président de Sodiaal Sud-Est…
CANDIA VIENNE
La laiterie de Vienne est née en 1965 de la fusion de 11 coopératives agricoles réunies sous le nom de ORLAC. C’est sur ce site que la marque Yoplait a vu le jour en 1968. Il a ensuite accueilli la marque Candia. La laiterie Candia de Vienne fait partie de la coopérative SODIAAL et emploie près de 190 collaborateurs. Elle collecte chaque année 400 millions de litres de lait qu’elle transforme en lait de consommation et en crème.
18 000 LITRES/H
La Laiterie de Vienne s’étend sur 9 hectares. Elle est équipée de systèmes logistiques de stockages et de manutentions dernière. Elle peut stocker jusqu’à 4 millions de litres de lait dans ses tanks et produit chaque semaine environ 6 millions de litres de lait écrémé et pasteurisé. Elle abrite 6 lignes de production UHT haute cadence ultra-modernes, capables de traiter de 8 000 à 18 000 litres de lait par heure.
2000 PRODUCTEURS
En moyenne, la laiterie de Vienne réceptionne environ 380 millions de litres de lait chaque année. 290 millions sont utilisés pour la fabrication des produits Candia. Chaque jour, 45 camion-citerne font leur tournée pour collecter le lait dans les fermes et approvisionner le site. En tout, la laiterie collecte son lait auprès de 420 fermes locales situées dans un rayon de 100 km autour de son lieu d’implantation.
EXCÉDENT COMMERCIAL
En 2017, les laiteries françaises ont exporté environ 343 millions de litres de lait conditionné à l’international et importé environ 124 millions de litres (-26,7 % qu’en 2016). Lorsqu’il part à l’international, le lait liquide français conditionné est essentiellement destiné à des pays de l’UE (67 %). Si l’on trouve dans le trio de tête des clients l’Italie (41 %) et l’Espagne (20,5 %), la chine se situe désormais en 3e position.
Par Eliséo Mucciante
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