
« Davantage d’efforts sont nécessaires pour accélérer l’achèvement des mégaprojets » de transport européen jugés « essentiels pour améliorer la connectivité en Europe », estime Oskar Herics, responsable du rapport que la Cour des comptes européenne vient de publier sur le sujet. Elle a passé huit de ces mégaprojets au crible, dont le Lyon-Turin ; et si sa conclusion globale peut être vue comme un soutien, le rapport n’est pas pour autant un blanc-seing.
Surtout pas pour le Lyon-Turin, qui se voit décerner les records du retard (quinze ans… à l’heure actuelle), des augmentations de coûts (+85 % entre les 5,2 Md€ d’estimation initiale et les 9,6 Md€ d’aujourd’hui) ou encore du décalage entre les prévisions de trafic d’origine et la réalité observée. La Cour ne croit visiblement pas aux 25 millions de tonnes en 2035 sur la nouvelle ligne alors qu’il n’y en a que 3 millions aujourd’hui, sur une ligne, certes, à « l’état inapproprié ».
Enfin, le Lyon-Turin s’illustre avec 30 actions en justice intentées par les opposants. La conséquence de « procédures infructueuses » dans l’association de toutes les parties prenantes, semble regretter la Cour des comptes. Dans sa réponse, la Commission européenne tique : « La participation des parties n’empêche pas nécessairement des recours. » Plus globalement, elle fait remarquer que les mégaprojets transfrontaliers sont, par définition, longs et complexes, et que les évolutions des caractéristiques, des coûts et des délais y sont donc bien compréhensibles, voire logiques.
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