Après 33 ans de bons et loyaux services, le pont à haubans de la commune a bénéficié d’une rénovation totale.
« Comme tout ouvrage d’art, le pont de Seyssel doit défier les outrages du temps, ceux de l’usage et, bien entendu, ceux de l’usure », déclarait Jean Deguerry, président du Département, à l’occasion de la présentation de la rénovation du pont à haubans de Seyssel, ce mercredi 2 décembre. Lorsque sa construction s’est terminée en 1987, nombreuses étaient les personnes qui venaient admirer le pont de 220 mètres, beau, mais avant tout utile. « Cet ouvrage a une fonction primordiale. Il permet de franchir le Rhône pour relier l’Ain à la Haute-Savoie. Il absorbe un trafic de plus de 7 380 véhicules quotidiens, dont plus de 700 poids lourds. » Le pont évite également aux habitants locaux, ainsi qu’aux personnes de passages, un détour considérable par Culoz. La réfection est totale. Parmi les travaux, les consoles existantes au niveau du pylône ont été remplacées. Celui-ci a été emmailloté avec des fibres de carbone et une protection anti-UV. Un système de protection du béton sur les semelles du pylône a été mis en place. Toutes les parties métalliques ont été repeintes et les joints et revêtement de trottoir ont été refaits.
Un secteur attractif
Les études de modélisation menées en 2017 ont pris en compte la dimension environnementale du projet. « Il fallait notamment respecter les zones humides avoisinant le Rhône, pour intégrer la protection de la biodiversité préconisée en zone Natura 2 000. Certains diraient que 220 mètres nous séparent de l’autre rive, je dirais pour ma part que 220 mètres nous relient. Ce pont est l’illustration de la vitalité économique et touristique de la zone. Le vignoble de Seyssel constitue une pépite de ce territoire. Cet ouvrage est le signe vivant des flux économiques qui animent ces lieux. Sur le plan touristique, le domaine de ski nordique de Sur Lyand attire non seulement des Aindinois, mais également des habitants de toute la région. Sur le plan agricole, le projet de fruitière à Virieu-le-Petit ne trouve pleinement son sens qu’avec une desserte de qualité et la possibilité de franchir le Rhône pour rejoindre les grands axes et la Haute-Savoie, la Savoie et la Suisse voisines », ajoute Jean Deguerry.
Une rénovation nécessaire
Depuis 30 ans, le pont fait l’objet de nombreuses opérations de surveillance. Seulement neuf ans après son inauguration, le béton montre déjà une fissuration anarchique. En 2013, il est équipé de capteurs pour suivre son évolution. D’octobre 2018 à 2019, les opérations de surveillance sont généralisées par la mission d’information sur la sécurité des ponts, dont Patrick Chaize, sénateur de l’Ain, est le rapporteur. Cette attention accrue révèle un gonflement interne du béton, des fissurations, un vieillissement généralisé de la peinture, des joints de trottoirs et des appareils d’appui défaillants, une nacelle de visite hors service, un système de récupération des eaux pluviales et un revêtement des trottoirs dégradés. Recouvert de tag, le pont polluait visuellement le paysage. Le chantier de réparation a nécessité plus de 4 millions d’euros, financés à parts égales entre le Département de l’Ain et celui de la Haute-Savoie. Le démarrage des travaux a eu lieu en avril 2019, pour se terminer en septembre 2020. Considérablement ralenti par la crise sanitaire, il a été un des premiers chantiers à avoir repris après le confinement. Désormais, le pont est comme neuf.
Circulation alternée
Pendant le chantier, la circulation n’a presque jamais été coupée. En effet, les travaux ont joué sur l’alternance des voies pour éviter de pénaliser le trafic. Pour leur sécurité, les piétons avaient toutefois été privés de traversée à cet endroit.
Par Joséphine Jossermoz

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