Les 5 infos à retenir sur l’actualité du Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc

par | 18 janvier 2018

Le crédit Mutuel Savoie Mont Blanc annonce des résultats régionaux record pour 2017. La banque mutualiste continue de collectionner les récompenses. Elle fête les 200 ans de la naissance de son inspirateur. Elle tente de digérer la pilule de la taxe sur les dividendes. Et elle se demande ce que va donner la volonté de sécession de sa consoeur Arkéa.

Les dirigeants du Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc ont profité des traditionnels voeux pour annoncer de bons résultats 2017. Au centre, Mireille Haby (dg) et Daniel Rocipon (président). Credit E.R. – Eco Savoie Mont Blanc

1 – 2017, année record pour le Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc (CMSMB)

La banque mutualiste a pour la première fois distribué plus d’1 milliard d’euros sous forme de prêts en 2017. L’encours de crédit atteint 4,5 Md€ (+5%). Les prêts immobiliers sont toujours la locomotive dans un secteur ultra-dynamique démographiquement mais aussi économiquement en partie grâce à la proximité de Genève.

Mais, insiste Mireille Haby, directrice générale de la fédération régionale, « nous avons aussi bien progressé sur le marché de l’agriculture, où nous avons franchi le cap du 2 000e client. Ainsi qu’en direction des professionnels et des entreprises, grâce à nos efforts de formation et de sensibilisation du réseau. En 2018, nous allons poursuivre ses efforts en travaillant noter base de données ʺprofessionnels et entreprisesʺ de manière plus approfondie : pour mieux répondre à l’ensemble des besoins de nos clients, qui ne recourent parfois à nos services que pour telle ou telle activité. Et parce que nos clients satisfaits sont aussi nos meilleurs prescripteurs dans leur entourage et leur milieu professionnel. »

L’activité épargne est aussi en hausse, à +6%. L’encours atteint 4,4 Md€.

Les assurances IARD (incendies, accidents et risques divers) progressent également, de 4%. Le Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc revendique ainsi 276 400 contrats soit en moyenne 1,3 contrat par client puisque la banque affiche 209 536 clients et sociétaires à fin 2017 grâce à 16 000 nouveaux venus (mais pas loin de 11 000 départs et radiations de comptes inactifs).

Le CMSMB a procédé à une dizaine d’embauches en 2017 pour renforcer son réseau et pourvoir ses deux nouvelles agences (Pringy et une caisse dédiée aux enseignants à Gaillard) . La fédération régionale emploie ainsi 510 personnes sur les deux départements entre son siège d’Annecy et ses 49 caisses locales gérant 69 agences (18 en Savoie, 51 en Haute-Savoie).

«Divers groupes ont annoncé, au total, plus de 1 150 fermetures, au niveau national. Nous, localement, nous avons encore ouvert deux agences en 2017. »
Daniel Rocipon, président du Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc

 

L’activité des crédits a encore été tirée par un marché immobilier dynamique et par les demandes de renégociations dues aux taux toujours très bas. Crédit : E.R. – Eco Savoie Mont Blanc

 

2 – Encore des récompenses pour le service clients

L’air de rien, chaque année, lors de la présentation de ses vœux (c’était mardi 16 janvier 2018) ou de ses résultats (au printemps), le Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc aime citer les récompenses reçues ici où là. Il y en a deux de notables pour le millésime 2017.

D’abord un titre de Meilleure banque française décerné par le magazine World Finance. Et une place sur la plus haute marche de la catégorie « banques » au Podium de la relation client élaboré par Bearing Point et TNS Sofres.

Pas franchement une surprise : dans le premier cas, c’est le sixième sacre. Et dans le deuxième cas c’est le 12e.

Infographie E.R. – Eco Savoie Mont Blanc, réalisée avec www.canva.com.

 

3 – Il y a 200 ans, Raiffeisen

Son nom ne vous dit probablement rien, sauf si vous êtes un familier de la Suisse, où son patronyme a été repris pour donner naissance à ce qui est aujourd’hui le 3e groupe bancaire helvétique. Mais dans le milieu bancaire coopératif, Frédéric-Guillaume Raiffeisen est une personnalité connue et reconnue.

Cet Allemand, né en mars 1818 dans une modeste et religieuse famille de 9 enfants, rapidement orphelin de père, a été le pionnier des systèmes coopératifs, au milieu du XIXe siècle.

Si l’on en croit sa fiche Wikipédia, il crée d’abord un fournil coopératif en 1846 avant de passer à l’entraide financière entre agriculteurs dès 1849. Il monte en 1852 une association charitable qui, en 1862 est rebaptisée « Association caisse de prêts de Heddesdorf » : c’est l’ancêtre du mutualisme bancaire.

Friedrich Wilhelm Raiffeisen, pionnier du mouvement coopératif et initiateur des banques mutualistes. Source : Wikipédia.

A l’âge de la retraite, cet ancien bourgmestre parcourt l’Allemagne et les zones limitrophes pour expliquer sa démarche : il trouve notamment une oreille attentive en Alsace où, en 1882, la première Caisse de Crédit Mutuel sur le modèle Raiffeisen voit le jour à La Wantzenau. Une page d’histoire que n’a pas oublié le groupe.

 

« Les grands principes du mutualisme mis en place par Raiffeisen sont toujours appliqués dans le groupe Crédit Mutuel : les crédits ne sont accordés qu'aux sociétaires, les sociétaires ont une responsabilité illimitée, les administrateurs sont bénévoles et les bénéfices ne sont pas redistribués »
Daniel Rocipon, président du Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc

 

4 – 323 millions d’euros de taxe : « une véritable arnaque ! »

Les tribunes dans les journaux et autres actions de lobbying du monde bancaire mutualiste contre la surtaxe exceptionnelle sur les bénéfices n’y auront rien fait.

« Les banques coopératives vont payer à elles seules un tiers de la facture totale. Je considère cela comme une véritable arnaque !, peste Daniel Rocipon. Car c’est l’une des taxes les plus injustes que l’on puisse trouver : on remplace une taxe sur les dividendes par une taxes sur les bénéfices qui touche en premier lieu les banques coopératives qui, justement, ne versent pas de dividendes ! »

Pour le groupe Crédit Mutuel au niveau national, l’addition, payée fin décembre, s’est montée à 323 millions d’euros.

« BON, VOILÀ, C'EST FAIT. ON POURRA DIRE QUE NOUS AVONS FAIT ŒUVRE DE SOLIDARITÉ NATIONALE... »
Daniel Rocipon, président du Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc

Pour mémoire, cette surtaxe exceptionnelle a été mise en place par le gouvernement pour pallier, en partie, à l‘invalidation par le Conseil constitutionnel, en octobre 2017, de la taxe de 3% sur les dividendes instaurée sous la présidence Hollande. Et rester ainsi dans les clous du déficit budgétaire imposés par l’UE. Le minsitre de l’Economie Bruno Le Maire avait alors fait appel au « sens civique » des 320 grands groupes touchés par cette nouvelle mesure.

 

5 – Le Crédit Mutuel Arkéa veut faire sécession

C’est, peut-être, le dernier épisode d’une vielle guerre fratricide  : les dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa – qui réunit le CM de Bretagne, celui du Sud-Ouest et, pour l’instant encore, celui du Massif Central – ont fait valider par le conseil d’administration, mercredi 17 janvier, leur décision de sortir du groupe Crédit Mutuel.

Depuis des années Arkéa s’oppose, y compris au tribunal, à la confédération du Crédit Mutuel, l’instance du tutelle nationale. L’accusant, en gros, de rouler pour la Caisse de Strasbourg et ses 10 alliés (dont le Crédit Mutuel Savoie Mont Blanc), communément appelés CM11-CIC.

En mars 2017, au micro de France Info (ci-dessous), Jean-Pierre Denis, président d’Arkéa,
souhaitait de « l’autonomie » pour son groupe. Il semble vouloir maintenant passer à l’indépendance…

 

Si Arkéa sort du groupe, alors il devra renoncer à la marque Crédit Mutuel : enseignes, communication, marquage de tous documents… Renoncer aussi à sa solidité (ratios), reconnue par les instances de supervision des banques. Un sacré pari… qui divise même au sein d’Arkéa. La fédération du Massif Central ne semble guère tentée. L’intersyndicale d’Arkéa (9 000 employés) est contre mais un collectif de salariés vient de voir le jour pour soutenir l’idée. Enfin, chaque caisse locale étant juridiquement indépendante, certaines pourraient faire sécession des sécessionnistes afin de rester dans le groupe…. Les conseils d’administration des trois composantes d’Arkéa ( Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central), doivent à leur tour se prononcer sur la scission pour que celle-ci puisse devenir effective.

« On ne sait pas ce que ça va donner. Mais une chose est sûre : le groupe ne laissera pas les clients dehors », explique Daniel Rocipon. Sous-entendu, en cas de scission, le Crédit Mutuel ira ouvrir des agences en Bretagne et dans le sud-ouest pour concurrencer ses anciens camarades d’Arkéa…


 

Le siège social du Crédit Mutuel Savoie Mont-Blanc (CMSMB), avenue de Genève à Annecy. Crédit: E.R. – Eco Savoie Mont Blanc – Archives

 

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