L’Adil a rendu une étude “Bien vieillir dans l’Ain” qui dresse un diagnostic de l’offre et de la demande, puis met en perspective les différentes formes d’habitat avec les besoins futurs des personnes âgées.
Avec 113 450 personnes, les plus de 65 ans représentent 17,7 % des Aindinois (contre 19,5 % de la population au national). Dans ce nombre, la part des plus de 75 ans s’élève à 52 588 habitants (8,1 % contre 9,4) et des plus de 90 ans à 7 228 (1,1 % contre 1,3). « L’Ain apparaît plus jeune que la France. La dynamique du vieillissement est moins avancée. Mais, de fait, il est plus rapide et risque de s’intensifier », remarque l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil). Celle-ci vient de rendre une étude, baptisée “Bien vieillir dans l’Ain”, qui se décline en trois volets : un diagnostic qualitatif et quantitatif de l’offre et de la demande, une présentation des différentes formes d’habitat mises en perspective des futurs besoins, une mesure de la prise en compte de la thématique dans les politiques publiques.
Une mobilité en U
Il en ressort que les seniors sont davantage mobiles quand ils sont encore jeunes (avant 65 ans) ou très vieux (plus de 90), ce qui donne une courbe en U. « Les jeunes retraités tendent à quitter les zones denses, par exemple pour faire de leur résidence secondaire leur résidence principale, sans se préoccuper des enjeux d’accès aux soins. Ils restent plus stables par la suite, avant que le grand âge ne les conduise à quitter leur logement », note Isabelle Chanel, directrice de l’agence. Ainsi, parmi les 1 096 personnes âgées qui ont quitté l’Ain en 2019 (sur 1 565 qui ont déménagé), 11 % n’habitent plus en logement ordinaire, mais en établissement.
Entre autres facteurs justifiant cette stabilité entre deux âges, on compte beaucoup de propriétaires (75 % dans l’Ain), au sein de cette génération qui a bénéficié de conditions d’accès à la propriété facilitées. L’attachement au logement est donc fort (84 % ne souhaitent pas déménager). Un attachement que l’on retrouve également chez les locataires du parc social, mais moins associé au logement lui-même qu’au quartier. Résultat, les logements des seniors sont souvent sous-occupés, ce qui pose la question de leur adaptation, notamment en termes de performances thermiques. Autre conséquence, les locataires du parc privé apparaissent comme les plus mobiles (43 % sont prêts à déménager).
Pour les propriétaires occupants comme pour les locataires du parc social, le critère décisif de départ se trouvera dans les premiers signes d’une perte d’autonomie ou dans une perte d’autonomie installée. Les locataires du privé, eux, citent comme premier critère, la découverte d’une solution plus adaptée à leurs besoins. « Nous avons à conduire une communication différente, pour expliquer que l’on peut rester chez soi, mais simplement, pas le même chez soi », souligne Violette Martel, chargée de mission de l’Adil.
Communiquer autrement
À l’échelon national, 18 % des personnes âgées ont réalisé des travaux d’adaptation de leur logement ou en ont l’intention. « L’aménagement de la salle de bains n’est pas perçu comme une adaptation pour une meilleure autonomie, mais comme des travaux de confort », observe Isabelle Chanel, ce qui doit là encore pousser à aborder différemment le sujet. « Une communication plus positive, avec des enjeux d’accompagnement, notamment en matière d’information sur les aides disponibles pour les locataires du privé ou de démarches à accomplir auprès des bailleurs afin de pouvoir conduire des travaux, en termes de financements pour les propriétaires occupants, ou encore à propos des solutions alternatives comme l’habitat partagé, la cohabitation intergénérationnelle, le viager solidaire… »
Sébastien Jacquart
Bonjour,
Quelle est la part de demande de logements Haut de gamme à Oyonnax
et Bourg en Bresse.
Cordialement
Bonjour,
Cette question n’a pas été abordée lors de la présentation de l’étude. Je vous invite à vous adresser à l’Adil de l’Ain, pour savoir si elle dispose de cette donnée.
Cordialement