Aux CAD, Mécabourg s’interroge sur les clés de motivation

par | 26 octobre 2018

Les Connexions Ain’Dustrielles ont servi de cadre à une conférence sur les ressources pour conserver sa motivation sur la durée.

« Fous ou champions de la motivation ? », tel était le thème retenu pour la conférence des Connexions Ain’Dustrielles, événement de prospection commerciale collaborative organisé par Mécabourg, le groupement des entreprises de la métallurgie, les 18 et 19 octobre. « C’est un sujet qui concerne tout le monde, qu’il s’agisse de garder de l’envie après un succès ou de se régénérer après un échec », a justifié le vice-président Fabrice Lacour. Trois chefs d’entreprise, Gaëtan de Sainte-Marie, président de PME Centrale et vice-président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) international, Anne-Sophie Panseri, présidente de Maviflex, et Bernard Reybier, PDG de Fermob, sont intervenus chacun leur tour sur un sous-thème (durer, rebondir, mobiliser ses équipes), en réponse aux témoignages de Xavier Thevenard, traileur trentenaire originaire du plateau de Retord, trois fois vainqueur de l’Ultra Trail du Mont-Blanc, et son manager, Laurent Ardito.

« Pourquoi on dure ? La victoire donne de la motivation, mais elle n’est pas notre moteur, estime ce dernier. Avec Xavier, nous préférons nous intéresser à son équilibre personnel. Cela lui permet d’aborder les épreuves avec davantage de sérénité. » Pour Gaëtan de Sainte-Marie, cet exemple illustre la nécessité pour les chefs d’entreprise de prendre soin d’eux. « Ce n’est pas facile quand on est sans cesse tiré entre ses collaborateurs, ses clients, etc. Mais, c’est justement quand on est le plus tiraillé, qu’il faut se recentrer. Nous sommes des coureurs de fond, pas des sprinteurs. »

Rebondir

A suivi la gestion de l’échec, avec la disqualification de Xavier au 145e kilomètre de la Hardrock 100, au Colorado, sur une faute de ravitaillement. « Il faut intégrer très tôt le risque d’échec dans la vie d’un sportif de haut niveau, considère Laurent Ardito. Quand les choses vont mal, il faut passer par une phase de deuil, puis, au bout de quelques jours, débriefer sur les erreurs commises et se remettre en état de projet. » La Hardrock, Xavier la retentera l’année prochaine. « Je veux montrer que je suis capable de la faire, lance-t-il. Il est important d’analyser les échecs, mais plus encore les réussites. Un sportif de haut niveau doit garder de l’optimisme. »

Anne-Sophie Panseri a raconté alors, comment l’entreprise familiale qu’elle venait de racheter à son père a failli mourir d’un procès « injuste », gagné en première instance mais perdu en appel, avec une condamnation égale à un dixième du chiffre d’affaires. Contrainte à une procédure de sauvegarde, Maviflex a malgré tout conservé la confiance de ses équipes, des fournisseurs et des grands comptes. « J’ai fait le choix de parler, d’expliquer la situation », narre la dirigeante. Aujourd’hui, malgré cette épreuve, l’entreprise — qui a finalement obtenu gain de cause après trois passages en cassation — a progressé. Elle est passée de 2005 à 2017, de 15 à 28 millions d’euros de chiffre d’affaires, de 80 à 120 personnes. « On doit beaucoup à nos collaborateurs. Engagement et respect sont d’ailleurs restés des valeurs fortes de l’entreprise. »

Fédérer

La transition était toute trouvée avec le dernier temps de la conférence. « Nous pratiquons un sport individuel, mais qui s’appuie sur une équipe. Ensemble, nous nous attachons à alléger la charge mentale de nos athlètes pour les laisser se concentrer sur leur course », a noté Laurent Ardito. « L’équipe permet de se sentir en confiance », confirme Xavier Thevenard. Pour faire vivre le collectif chez Fermob, Bernard Reybier a expliqué miser sur des valeurs : joie de vivre, sens esthétique, respect de l’environnement, respect des autres et créativité. « On fixe des objectifs qui ne sont pas toujours atteints, ce qui peut déstabiliser les collaborateurs. Les valeurs constituent des points fixes, des phares sur lesquels s’appuyer. Le mot « merci » est inscrit dans le hall de l’entreprise. Il s’adresse à tous ceux qui en franchissent le seuil. » Une conclusion en écho à deux notions souvent citées dans la soirée : la capacité à inspirer confiance et l’importance de témoigner de la reconnaissance.


À propos des Connexions Ain’Dutrielles

Comme pour la première en 2016, cette édition des Connexions Ain’Dustrielles a permis à Mécabourg de proposer à ses adhérents quelque 450 rendez-vous qualifiés auprès de 60 à 70 donneurs d’ordres, parmi lesquels 80 % de nouveaux venus. Ce taux de renouvellement témoigne, selon les organisateurs, d’un vrai intérêt pour l’événement. Quant aux adhérents, ils étaient une nouvelle fois ravis, selon les premiers retours collectés par le vice-président Fabrice Lacour.


Par Sébastien Jacquart

Légende photo : De gauche à droite, Gaëtan de Sainte-Marie, Anne-Sophie Panseri, Bernard Reybier, l’animateur François Belley, Laurent Ardito et Xavier Thevenard ont témoigné de leurs différents ressorts de motivation.

Une Eco de l'AinCet article est paru dans ECO de l’Ain du 25 octobre 2018. Il vous est exceptionnellement proposé à titre GRATUIT. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI

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