Migrants : l’Ain au 3e rang régional pour les capacités d’accueil

par | 01 novembre 2018

Face à une augmentation des demandes d’asile, différents dispositifs d’accueil des migrants sont mis en place et étoffés.

Bourg-en-Bresse recevait, le 16 octobre, Alain Régnier, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés. L’occasion de faire le point sur les dispositifs propres aux migrants, dans l’Ain. « Un millier de demandes ont été soumises à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Parmi elles, 207 demandes ont abouti à l’octroi de la protection internationale dont 138 au titre de la protection subsidiaire, a indiqué le préfet de l’Ain, Arnaud Cochet. Cela représente 21 % de réponses positives, contre 31 % à l’échelon national. Cette différence s’explique par le nombre de primo-arrivants, sur notre territoire, de personnes issues d’Albanie ou du Kosovo, destinations désormais considérées comme sûres dont les ressortissants obtiennent rarement le statut de réfugiés. »

Le dispositif d’hébergement compte 1 471 places pour les demandeurs d’asile à tous les stades de leur demande. « Notre taux d’équipement est de 1,70 places pour 1 000 habitants, ce qui nous place au troisième rang en Auvergne-Rhône-Alpes », poursuit le préfet. L’Ain compte un centre provisoire d’hébergement à Miribel, un centre de transit des réfugiés pour les réinstallés d’Afrique subsaharienne à Bourg-en-Bresse et un dispositif d’allocation de logement temporaire, pour un total de 182 places, gérées par Alfa3A. Un accompagnement social est prévu dans chaque structure pour amorcer le processus d’intégration, « vers un logement adapté et vers l’emploi », précise Arnaud Cochet. Un dispositif européen est mis en place pour les réfugiés syriens dans le cadre du programme Arise (accueil et insertion des réfugiés réinstallés) qui prévoit, sur notre département, d’accompagner 120 personnes sur la période 2017-2019.

Un pour cent

« Depuis 2000, 180 millions de personnes se sont déplacées sur notre planète. Et l’on estime le nombre de migrants, sur le siècle, à un milliard, a souligné Alain Régnier. La plupart des mouvements se font en direction des pays limitrophes. Sur 100 personnes qui ont bougé, deux ont rejoint les pays développés et une seule l’Europe. Ces chiffres permettent de relativiser notre situation. Il faut remettre de la raison dans les débats sur l’immigration. L’accueil est une tradition en France et une chance pour notre pays. Nous devons protéger les personnes et leur permettre de s’intégrer dans le droit commun. Nous avons développé nos capacités d’accueil de 20 places pour 100 demandes à 80 places. Plus d’un milliard a été inscrit au budget sur les questions d’accueil et d’intégration, avec notamment pour objectif, un saut qualitatif sur l’apprentissage du français, passé de 200 à 400, voire 600 heures pour les migrants qui n’ont pas été scolarisées dans leur pays d’origine. » Les compétences linguistiques sont en effet essentielles pour l’accès à l’emploi.

Parmi les moyens destinés à l’insertion professionnelle des migrants, le dispositif « Une voix-e pour l’emploi » de l’Afpa prévoit des heures dédiées à l’élaboration du projet professionnel, avec un accompagnement administratif et social, une aide à la préparation des entretiens d’embauche et une présentation des secteurs en tension. Le préfet de l’Ain a également souligné le travail du CIDFF (Centre d’information du droit des femmes et de la famille) pour l’accompagnement des nouvelles arrivantes vers l’autonomie.


Une convention entre Alfa3A et Manpower

Avec 3A Conseil, son service de conseil en ressources humaines pour les entreprises, Alfa3A a intégré le club affaires de la JL, BB+. L’association a ainsi pu rencontrer Manpower, à qui elle a fait part de son souci d’orienter les réfugiés vers l’emploi. Les deux structures ont donc décidé de travailler ensemble, ce qui a abouti à la signature d’une convention, le 16 octobre. « Chaque semaine, nous avons des dizaines d’offres non pourvues. Le taux de chômage est très faible dans l’Ain et nous avons un souci de sourcing et de recrutement », explique Luc Noailly, directeur opérationnel de Manpower pour l’Ain et les deux Savoie (à droite sur la photo aux côtés de Jacques Dupayet, président d’Alfa3A). La signature s’est faite en présence d’Arnaud Cochet, préfet de l’Ain (à gauche sur la photo), et (à sa gauche) Alain Régnier, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés.


Par Sébastien Jacquart

Une Eco de l'AinCet article est paru dans ECO de l’Ain du 1er novembre 2018. Il vous est exceptionnellement proposé à titre GRATUIT. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI

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