Naufrage
Avant le sommet de Copenhague, le développement durable était souvent présenté comme la solution miracle, devant sauver à la fois la planète et notre économie. Grands pourvoyeurs d’innovation, grâce à l’arrivée de nouvelles matières, de nouvelles normes, de nouvelles technologies…, les produits écologiques s’annonçaient comme les nouveaux moteurs de la croissance. La France pariait ainsi sur la création de 250 000 emplois supplémentaires à court terme, la relance de son PIB et envisageait même – afin de se positionner en leader de la lutte contre le réchauffement climatique – de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020 au lieu des 20% obligatoires.
Mais depuis, le vent semble avoir tourné, et avec lui les discours politiques. Au niveau européen, le sommet de Copenhague n’a pas abouti au consensus espéré entre les pays. Nationalement, notre Grenelle de l’environnement prend l’eau de toute part tandis que l’Allemagne vient officiellement de réclamer un statut quo dans ses obligations de lutte contre la pollution, afin de ne pas pénaliser davantage une industrie déjà touchée pas la crise. Autrement dit, les vertus économiques de l’écologie ne semblent plus aussi évidentes, et tant pis s’il faut continuer à sacrifier un peu plus longtemps notre planète pour que subsiste notre droit à produire et à consommer.
Et ce n’est pas BP qui dira le contraire ! Le groupe pétrolier a en effet continué son forage dans le golfe du Mexique malgré plusieurs alertes à la catastrophe. Les dirigeants ont préféré ignorer ces signaux plutôt que de compromettre leur rentabilité, aboutissant à une marée noire de plus de 2 millions de litres par jour, depuis deux mois déjà. Une décision qui pourrait coûter à la compagnie plus de 40 milliards de dollars en réparation de leurs dommages, sans compter l’effondrement de sa capitalisation boursière.
Le calcul n’était finalement pas si bon.
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