Papeteries du Léman : le papier alimentaire fait aussi un tabac

par | 27 juillet 2022

À Publier, le papetier centenaire investit 15 millions d’euros dans son outil industriel pour gagner en compétitivité et optimiser son efficience énergétique.

Depuis sa création il y a plus d’un siècle, la société Les Papeteries du Léman (PDL) a connu gloire et déboires (cf. encadré). Mais sa diversification, en 2014, dans le papier alimentaire, lui a plutôt bien réussi. Elle en vend désormais 27 000 tonnes, contre 590 tonnes en année 1, hissant l’entreprise dans le top 3 mondial sur ce marché de niche. Spécialiste des papiers impression mince et ultramince (de 10 à 65 g), PDL fabrique ceux destinés aux ouvrages de littérature religieuse (Bible, Coran…), mais aussi médicaux , juridiques… « Tous ceux contenant un maximum d’informations dans un volume limité », résume son directeur général, Stéphane Barbereau. S’y ajoute l’historique papier cigarette (des carnets à rouler), dorénavant produit à base de lin et de chanvre, que le papetier transforme lui-même sur site, après avoir cuit les balles et extrait la cellulose.

43 000 tonnes de papiers produites

La Map 6 produit des papiers cuisson de 39 à 41 g/m2 à la vitesse de 500 m/mn.
Crédit photo PDL.

Ces papiers, selon leurs finalités, sont élaborés à partir de pâtes à fibres courtes ou longues, achetées à 70 % en Europe (en Scandinavie surtout) et 30 % en Amérique du Sud.
Celles à fibres courtes – un mix savant de feuillus et d’eucalyptus – sont utilisées dans l’impression mince. « Pour le papier cuisson, on emploie les fibres longues raffinées, plus résistantes. Une fois fabriqué, on y dépose une couche de silicone (connu pour ses caractéristiques antiglisse) en surface », explique le dirigeant.


En 2022, PDL produira 43 000 tonnes de papiers avec trois machines et génèrera un chiffre d’affaires de 105 millions d’euros (contre 86 M€ en 2021 et 70 M€ en 2020), dont 85 % à l’export dans 80 pays. Dorénavant, 60 % des ventes proviennent des papiers cuisson, 23 % des papiers spéciaux (produits tabac et mousseline), et 17 % de l’impression mince. L’entreprise emploie 245 salariés.

Des investissements dédiés à la productivité et à l’optimisation énergétique

Déterminé à poursuivre sa croissance à deux chiffres et à doper sa productivité, PDL vient d’engager un plan d’investissement de 15 millions sur trois ans (2022-2025). Il se traduira par l’acquisition d’équipements de finition (type tranchage et emballage). Un tiers des investissements visera à optimiser la consommation énergétique. « Nous allons remplacer les moteurs par d’autres à plus haut rendement et mettre en place des variateurs de vitesse sur les pompes », ajoute le dirigeant de PDL qui, dès 2003, se dotait d’une station d’épuration biologique, suivie en 2012 d’une chaudière biomasse pour minimiser l’utilisation du gaz et, par conséquent, réduire les émissions de CO2 de 11 500 tonnes par an. L’installation in situ de la charge opacifiante (du carbonate de calcium, en substitution au dioxyde de carbone) a permis récemment de diminuer les flux des camions. De quoi pallier aussi la hausse des prix de l’énergie.
Stéphane Barbereau, qui mise sur les papiers très techniques à forte valeur ajoutée, n’exclut pas de se développer par croissance interne et externe pour faire face à la demande.

Une histoire mouvementée
C’est en 1920 que les frères Braunstein implantent leur usine à Publier, à proximité de la Dranse et des centrales hydroélectriques chablaisiennes pour y fabriquer du papier cigarette à rouler, avec sa célèbre marque Zig-Zag. En 1936, 600 personnes y travaillent. Vingt ans plus tard, l’entreprise est vendue à Bolloré et Job et se diversifie dans le papier carbone. En 1970, elle compte 360 salariés et cinq machines produisant des papiers carbone, autocopiant et cigarette. 1986 : Bolloré rachète les parts de Job et l’usine est rebaptisée Bolloré Technologies, avant de prendre son nom actuel en 1998. Confrontée au déclin du papier autocopiant, elle se spécialise dans les papiers à fin grammage. En 2009, PDL est rachetée par l’américain Republic Group (PVL Holdings), un des leaders des articles pour fumeurs détenu par Don Levin. S’ensuivront deux plans sociaux, en 2010 et 2015 ( au total 40 postes ont été supprimés), à des périodes où les prix de la pâte étaient beaucoup plus élevés.


par Patricia Rey


A voir aussi cette vidéo réalisée par Les Papeteries du Léman :

1 Commentaire

  1. EMBALLAGE PATISSERIE SARL

    Bonjour,
    Nous sommes a la recherche du papier cuisson en rames 40/60 et en rouleau laize 38gr.

    Cordialement.

    Réponse

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