Picoti-picota

par | 16 décembre 2010

Je suis née dans l’Ain et j’ai toujours été fière de mon patrimoine, bâti, culturel et bien sûr, culinaire. En tant que journaliste, je suis amenée à partir en reportage un peu partout dans le département. Malheureusement, on y découvre parfois des choses qui vous dégoûteraient d’être gastronome. Comme cet éleveur de vaches laitières, incapable de me dire combien de temps celles-ci pouvaient vivre. Des animaux élevés en bâtiment, n’ayant jamais vu la lumière du jour ou brouté un brin d’herbe… Aujourd’hui pour lui, c’est la rentabilité qui prime. Et puis, quelques antibiotiques dans le lait n’ont jamais fait de mal à personne… Si ?
Autre reportage, autres lieux : un élevage de poulets. Alors là, j’avoue que j’ai changé mes habitudes de consommation. Parce qu’entre le bio, le plein air, le fermier, le label ceci ou cela, je ne sais plus à quelle cuisse me vouer. J’apprends donc, lors d’une interview avec un monsieur très sérieux, que ses volailles dites fermières disposent royalement d’environ la surface d’une table basse pour s’ébattre dehors – et encore, pas tout le temps. Et qu’il suffit pour obtenir le Saint Graal « bio » de juste un peu de place supplémentaire. Et d’une nourriture qui varie, finalement peu, dans son cas. Heureusement, tous les producteurs n’appliquent pas les mêmes méthodes !

Mais aujourd’hui, certains éleveurs de volailles de Bresse – appellation d’origine protégée – crient au scandale lorsque le cahier des charges revu et corrigé autorise à supplémenter l’alimentation des poulets en protéines et vitamines. Jusque-là, ce type d’élevage voulait en effet que les volatiles ambassadeurs de l’Ain soient de véritables débrouillards et trouvent environ un tiers de leur nourriture en picorant. Comme ils le faisaient très certainement lors des générations précédentes.

Enrichissons ceci, ajoutons une lichette d’huile de palme, une cuillère de maïs transformé, une pincée de sel transgénique et nous obtiendrons la nourriture du futur. Sera-t-elle saine, bonne, goûteuse et savoureuse ? Sera-t-elle un moment de plaisir partagé ? Parions plutôt pour des plats sous cellophane, sans forme ni couleur et encore moins d’odeur. J’exagère ? Sûrement. Mais quand je vois qu’à l’heure actuelle, des enfants pensent que le poisson est carré ou que le jambon se cueille dans les arbres, je m’interroge. Je crois tout de même qu’il faut respecter ce que l’on produit et ce que l’on mange.

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