Le chantier en cours entre Chambéry et La Motte-Servolex porte sur la reconstruction des digues de protection et l’élargissement du lit de la rivière afin de restaurer son fonctionnement.
Entre le col de Plainpalais où elle prend sa source et le lac du Bourget, dans lequel elle se jette, la Leysse suit un périple de 28,5 km à travers 14 communes de l’agglomération chambérienne. La rivière qui collecte les eaux d’une quinzaine d’affluents connait des variations de débit importantes notamment en hiver et au printemps, lors de la fonte des neiges, où les niveaux peuvent devenir critiques. Depuis la crue du 18 janvier 1875 qui fait toujours référence, elle a connu des débordements importants en 1910, 1990, 1991, 1999 et juin 2015.
17 millions d’investissement
Les travaux en cours entre Chambéry et La Motte-Servolex visent à lutter contre de nouvelles inondations. Lancés en 2015 par Chambéry métropole –Cœur des Bauges, ils représentent un investissement de 17 millions d’euros cofinancé avec l’aide de l’Etat, l’Agence de l’eau et la Région. La première tranche dont le coût avoisinait les 4 millions d’euros concernait les 1,7 km séparant les ponts des Allobroges et de la voie ferrée. La deuxième qui se monte à 13 millions porte sur les 2,8 km entre le pont de la voie ferrée et celui de l’autoroute.
De nouvelles digues
Le chantier consiste à démonter les anciennes digues qui corsètent depuis 100 à 150 ans la rivière et qui se sont fragilisées au point de ne plus jouer leur rôle. Les réseaux qui avaient été au fil du temps installés dans les digues sont retirés et déplacés. Les arbres qui avaient peu à peu colonisé les berges et aggravaient la vulnérabilité des ouvrages en cas de forte crue ont été coupés. Constituées de matériaux imperméables, les nouvelles digues sont largement plus espacées que les précédentes afin d’accroître la capacité d’écoulement des eaux et de limiter les risques de débordement.
Restauration écologique
Cet élargissement du lit de la rivière participe également à la restauration écologique de la rivière. Malgré une qualité physico-chimique de l’eau généralement conforme, les rejets chroniques liés à l’urbanisation et aux activités humaines ainsi que son tracé trop rectiligne ont conduit à une dégradation de la Leysse. Pour remédier à cet état de fait, des petits aménagements vont être réalisés pour diversifier les courants et les hauteurs d’eau. Les végétaux replantés le long des berges vont reconstituer un corridor végétal qui prendra peu à peu sa place. La rivière sera aussi reconnectée à près de 5 hectares de zones humides afin de retrouver des phénomènes qui avaient disparu avec l’endiguement comme l’épuration de l’eau par la végétation, l’écrêtement des crues, la sédimentation des limons par le ralentissement du courant.
Un schéma départemental
Les travaux de la Leysse s’inscrivent dans le cadre de la protection du lac du Bourget et du schéma directeur de lutte contre les crues adopté en 2000 par l’agglomération chambérienne pour venir à bout d’une longue série de débordements. « Ils permettent de protéger 7200 personnes contre une crue centennale (ndlr : plus de 4 mètres de hauteur d’eau et un débit de l’ordre de 350 m3/seconde), rappelle Luc Berthoud, le vice-président de Chambéry métropole – Cœur des Bauges, chargé des cours d’eau. Le montant potentiel des dégâts ainsi évités est estimé à 120 millions d’euros. »
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