Hausses des matières et tensions sur les prix de vente risquent de taillader la reprise… Alors que les voyants conjoncturels commencent à passer au vert, du côté de certains professionnels, on s’inquiète. Pourquoi? Parce qu’entre les tensions sur les prix et les hausses des matières premières – notamment le métal dontl’acier – difficile de passer le cap. Et pourtant que faire? Frédéric Bagne, gérant de l’entreprise ECB Loisy, basée à Viriat et spécialisée en bâtiment et maçonnerie dénonce des augmentations liées « à de la pure spéculation ». « Entre janvier 2010 et janvier 2011, l’acier pour le béton a pris 9%, décrit-il. C’est une hausse légèrement moins importante que ce à quoi on s’attendait. En revanche, d’autres types d’acier ont augmenté de 10,5% pour la même période, tout en sachant que de grosses variations peuvent subvenir très rapidement, en l’espace d’un mois ». Il explique ces mouvements « en fonction des spéculations et des stocks. C’est ingérable! Or, lorsque l’on prépare un devis, on part sur une base de prix. Ensuite, nous achetons la ferraille dont nous avons besoin. Sauf qu’entre-temps, des augmentations tarifaires sur les matières ont lieu! En fonction des tonnages utilisés, c’est loin d’être anodin ». On comprend bien la difficulté pour qui n’est pas un fervent adepte des montagnes russes. Le problème, c’est la répercussion de ces hausses et ce, quelque soit, finalement, le type de matière impacté. Or, c’est bien là que le bât blesse: « si nous répercutons les hausses, nous ne sommes plus dans les prix! argumente Frédéric Bagne. Sur les marchés, notamment privés, nous n’avons aucun moyen de compenser ces hausses ».
Franck Perraud est également entrepreneur et métallier à Saint-Jean-le-Vieux. Il décrypte pour nous cette tendance. « Au niveau du métal, nous avions constaté une hausse importante en début d’année dernière, suivie d’une période de stagnation. Mais depuis début janvier, c’est reparti! Les produits basiques ont pris 26% entre décembre 2010 et février 2011. Les derniers chiffres, au 15 février, montrent qu’ils sont ainsi passés de 540 à 680 euros la tonne. » Pourquoi? « Il est clair que les inondations en Australie ont favorisé les tendances haussières. Mais le mouvement spéculatif est une réalité. Le problème, c’est le manque de vision à long terme qui induit des comportements très prudents. De peur des augmentations, certains craindront de prendre des affaires à long terme. » Il faut dire qu’avec une visibilité réduite, il est compliqué d’avancer dans ce maquis.
Et pour corser encore le problème, les deux chefs d’entreprises dénoncent une tension importante… sur les prix de vente pratiqués, cette fois. Des prix « qui se sont largement dégradés depuis 2008, avec des chutes de l’ordre de 20 à 30%, n’hésite pas à quantifier Frédéric Bagne. Les entreprises supportent cet effet ciseau, ce n’est pas simple. Nous n’avons plus aucune marge de manœuvre. Surtout face aux majors qui n’ont pas les mêmes moyens que nous, et que l’on retrouve de plus en plus fréquemment sur des chantiers d’où ils étaient absents auparavant, comme les petits projets ».
Du côté d’autres matières premières, même son de cloche: quotas pour le plastique, hausse du pétrole… A ce sujet, l’Institut français de pétrole annonce déjà que « les crises en Tunisie et en Égypte pèsent sur le prix du pétrole qui a passé la barre des 100 dollars par baril, fin janvier ». L’effet ciseau n’a pas fini de découdre l’optimisme naissant.
Un salon pour le BTP et les travaux de montagne
Rochexpo accueille du 17 au 19 octobre la première édition du Salon BTP et travaux de montagne, destiné à mettre en lumière le savoir-faire de la filière. Avec l’organisation du premier salon du BTP et des travaux de montagne, du jeudi 17 au samedi...
0 commentaires