Cette fois, c’est fait. Depuis le 21 janvier dernier, l’Ain compte son premier plan de prévention des risques technologiques (PPRT pour les intimes). Il vient clore de nombreux mois de concertation, de réunions publiques, d’élaboration de cartes indiquant les menaces, les enjeux et les moyens de résoudre les difficultés. Ukoba industrie, basée à Saint-Jean-de-Thurigneux et spécialisée dans la fabrication de produits explosifs et pyrotechnie en est dotée la première. Après elle, d’autres suivront: Arkema, l’entreprise pétrochimique située à Balan, puis les sites de stockages souterrains de gaz Storengy à Etrez et Total à Viriat, et enfin trois sites du parc industriel de la Plaine de l’Ain – Speichim, BASF Orgamol et Totalgaz. « Nous avons commencé par Ukoba, le plan le plus simple à mettre en place, confie Philippe Galli, le préfet de l’Ain. Celui qui devrait être le plus complexe, c’est clairement celui du Pipa, car trois entreprises sont concernées. »
Mais un PPRT, qu’est-ce que c’est? « Toute une série d’installations peut présenter des risques pour ceux qui y travaillent ou qui vivent à proximité, décrit Philippe Galli. Or, depuis les effets dévastateurs induits par la catastrophe d’AZF, la loi du 30 juillet 2003 prévoit des PPRT sur certains sites, identifiés comme présentant des risques particuliers. » Le PPRT permet d’aller plus loin dans l’analyse des risques, pour des entreprises qui sont souvent classées par ailleurs – notamment Ceveso – et sont donc soumises à des règles particulières. Le plan de prévention va permettre d’instaurer un périmètre de sécurité, avec plusieurs zones bien identifiées selon le risque. « Ce qui induit davantage d’effets sur les habitations, notamment en terme de construction, que pour l’entreprise elle-même », précise Philippe Galli. Trois types de zones sont ainsi délimitées, en zone faible, moyenne et forte d’aléas. Dans le second cas, par exemple, « plus aucune construction nouvelle ne sera possible ». En zone forte, « des recommandations sont adressées aux riverains pour qu’ils renforcent leurs vitrages » ajoute la préfecture, et les extensions seront restreintes. «Le PPRT ne contient pas de mesure foncière pour l’urbanisation existante, mais apporte des limites sur l’urbanisation d’aujourd’hui et de demain, confirme Philippe Galli. En revanche, le plan n’intervient en aucun cas sur les process de l’entreprise! Mais si un jour, une entreprise qui est sous le périmètre d’un PPRT veut se restructurer, elle pourra en bénéficier ». Peut-être en se réorganisant au niveau bâtiment, ou en matière de desserte. Mais attention, la mise en place d’un PPRT ne signifie pas qu’il existe un plus grand danger aujourd’hui qu’hier! « Dans le cas d’Ukoba, nous avons affaire à une entreprise bien connue, historiquement implantée, qui concentre, certes, des métiers particuliers, mais qui travaille dans les règles de l’art », souligne le préfet. Certains ont réclamé la délocalisation d’Ukoba. « Pour la mettre où? », s’interroge Philippe Galli. D’ailleurs, la note de procédure du PPRT émanant de la préfecture indique « qu’en aucun cas, le PPRT n’a pour objet de remettre en cause l’existence de l’entreprise. Une délocalisation serait, dans le cas présent, disproportionné au regard de la gravité des risques ». «Ce qui est compliqué, c’est de mettre en parallèle la liberté d’entreprendre et le droit à la sécurité », conclut le préfet.
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