Les élections cantonales du mois dernier n’ont pas réservé de surprises sur le département. Tout d’abord puisqu’elles n’ont pas engendré de changement de majorité, ni même de président. Ensuite parce qu’elles ne se distinguent pas des grandes tendances nationales.
Ainsi, même si les habitants de l’Ain se sont davantage rendus aux urnes que d’autres, le grand gagnant de cette bataille électorale, chez nous comme dans le reste du pays, s’avère être l’abstentionnisme. De nombreuses explications ont été données à ce phénomène. Deux me paraissent essentielles : un véritable désintérêt pour les scrutins locaux dont les enjeux échappent malheureusement à la majorité des électeurs, et un ras le bol profond pour la politique nationale et ses partis traditionnels, caractérisé par l’impopularité record de notre actuel Président de la république.
L’autre tendance lourde, sans doute directement liée aux raisons sus évoquées, concerne la montée du Front national, caractérisée dans notre département par la présence d’un candidat lepeniste au second tour dans le canton de Thoissey. Profitant de l’incompréhension des gouvernants politiques face aux attentes du peuple en matière de sécurité, d’emploi, d’immigration… et grâce à une nouvelle image incarnée par sa nouvelle chef de parti, le FN ne cesse en effet de gagner des électeurs, jusqu’à apparaître aujourd’hui comme le principal challenger pour les prochaines élections présidentielles.
La pensée d’extrême droite n’est plus une maladie honteuse ! Une situation qui a conduit l’institut de sondage BVA à s’interroger : « le FN est-il devenu un parti comme les autres » ? Encore impensable il y a quelques années, la question obtient aujourd’hui 52% de réponses positives (contre seulement 42% en septembre 12010), preuve de l’évolution (?) des mentalités.
Mais la question aurait sans doute pu être posée différemment : faut-il désormais mettre tous les partis politiques dans le même bateau ? Une galère dans laquelle les électeurs hésitent, à l’évidence, à embarquer.
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