Le nouveau rapport de l’Observatoire Transfrontalier des Personnels de Santé fait état d’une légère diminution du personnel paramédical ayant un diplôme d’origine étrangère.
La pénurie d’infirmiers et d’aides-soignants dont souffrent les hôpitaux de Haute-Savoie et de l’Ain, causée notamment par la forte attractivité salariale de la voisine genevoise, pourrait connaître une légère accalmie. En 2017, 52 % des diplômes du personnel employé à Genève étaient d’origine étrangère, contre 53 % une année auparavant, selon le nouveau rapport de l’Observatoire transfrontalier des personnels de santé. Une conséquence de la mise en place de la préférence indigène ? « Ce taux, en légère baisse, confirme que le pays soutient toujours le principe de primauté cantonale à l’embauche, destiné à favoriser la réinsertion des personnes sans emploi dans le canton », analyse l’Observatoire, créé deux ans plus tôt par l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé du canton de Genève.
Ce rapport s’appuie sur les données communiquées par huit établissements, dont sept français (Centre hospitalier Annecy-Genevois, Centre hospitalier Alpes Léman, Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, Centre hospitalier du Pays de Gex…) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Il s’intéresse aux deux professions largement prédominantes et impactées par la transfrontalité : les infirmier(e)s et les aidessoignant( e)s. En dépit des premiers effets de la politique de préférence indigène, 63 % des postes permanents d’infirmiers aux HUG étaient occupés en 2017 par des Français transfrontaliers. 87 % de ces 2 352 infirmiers résidaient en Haute-Savoie et 4,6 % dans l’Ain. L’étude dénombre également 404 aides-soignant(e)s transfrontaliers.
Un turn-over important en France
Dans les départements français limitrophes, les hôpitaux sont confrontés à un fort renouvellement des effectifs. Les sept établissements du panel enregistrent ainsi un turn-over sur la population infirmière compris entre 22 % et 35 %, quand il n’est que de 4 % aux HUG. Pour mémoire, le salaire d’un infirmier est en moyenne 2,5 fois plus élevé aux HUG qu’en France voisine. Pour développer leur attractivité et fidéliser les jeunes diplômés, ces établissements français ont pris des mesures portant principalement sur la formation et l’accueil des stagiaires.
Elles comprennent notamment l’attribution d’une allocation d’études de 800 euros par mois, pendant deux ans maximum, en contrepartie d’un engagement du bénéficiaire à exercer dans l’établissement pendant une durée égale à celle du versement de l’allocation. Côté genevois, les mesures portent sur la politique de recrutement, la création de deux qualifications intermédiaires et le renforcement de la formation.
Par Romain Fournier
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