Le festival de la Cimade, Migrant’scène, se décline en Savoie du 7 novembre au 10 décembre, en une trentaine d’événements.
Pour sa quatrième édition en Savoie, le festival Migrant’scène prend de l’ampleur. Une trentaine de rendez-vous seront ainsi proposés sur tout le territoire du 7 novembre au 10 décembre. Il y a quatre ans, la manifestation de la Cimade n’avait duré qu’une demi-journée… « Aujourd’hui, il y a plein d’initiatives partout, on n’a plus besoin de solliciter des porteurs de projets« , reconnaît Remy Kossonogow, directeur de l’ADDCAES (Association départementale pour le développement et la coordination des actions auprès des étrangers de la Savoie), cheville ouvrière du collectif organisateur.
L’objectif de Migrant’scène est de « favoriser la prise de conscience sur les dangers du rejet des personnes étrangères et du repli sur soi, partager la conviction que l’accueil des personnes relève de notre responsabilité pour un avenir plus juste et plus serein« , par l’organisation de manifestations culturelles et festives. Spectacles, débats, expositions, concerts, jeux, ateliers, rencontres… sont ainsi au programme en Savoie.
Parmi tous ces rendez-vous, certains sont les fruits d’un travail à 100 % local. C’est le cas, par exemple, du projet Félicité, né de la réflexion de l’équipe de l’ADDCAES, association dont l’objectif est de soutenir, mettre en œuvre, et développer des actions afin de contribuer à l’intégration des immigrés et de leurs familles. C’est également elle, qui, en Savoie, est chargée du premier accueil des migrants. « Pour sensibiliser au problème, raconte le directeur, on a réalisé une BD de quatre planches. Mais très vite, les gens ont voulu connaître la suite de l’histoire. Du coup, on part sur un projet de BD roman de 100 pages dont les neuf premières sont prêtes. » Pour arriver au bout de l’histoire, une campagne de financement participatif sera lancée le 8 novembre sur la plateforme ulule.
Autre création savoyarde, la pièce de théâtre intitulée Chez vous, chez nous, réalisée avec des demandeurs d’asile, dans le cadre d’un atelier du Secours catholique. Elle sera jouée le 24 novembre à 19 heures au Scarabée (Chambéry) et sera suivie d’un repas du monde.
Deux expositions photographiques sont également le fruit de rencontres chambériennes. Celle d’Isabelle Fournier, Mémoires des Chibanis à la résidence des Landiers (présentée à la MJC de la cité des Ducs), met en valeur les immigrés âgés issus de l’immigration maghrébine des années 1950 à 1970. Enfin, celle de Brigitte Rebotton-Janka présente des migrants d’aujourd’hui à Chambéry (pour en savoir plus sur cette démarche, lire l’édition du 2 novembre d’Eco Savoie Mont-Blanc).
Des migrants qui, selon l’ADDCAES, viennent, par ordre décroissant : d’Albanie, de Guinée, du Nigéria, d’Afghanistan et de Syrie. Depuis le premier janvier 2018, 303 nouvelles arrivées ont été enregistrées par l’association, auxquelles s’ajoutent 57 enfants. « C’est moins que l’an dernier, commente Rémy Kossonogow, mais ceux qui sont arrivés par la Libye et la Méditerranée ont vécu des choses très dures. »
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