La structure commerciale dévoilera publiquement le 18 mai un projet «unique au monde». du rêve à la réalité, douze années se sont écoulées.
Le luxe à portée de main, c’est le vœu un brin utopique de la Compagnie de Phalsbourg qui a construit sur un terrain de 31000 m2, à cheval sur Villefontaine et La Verpillière, un village de marques – The Village – pour près de 80 boutiques haut de gamme qui ouvriront leurs portes le 18 mai prochain. D’aucun diront que sans une dose d’utopie, on ne peut jamais viser et atteindre grand chose. Alors, pour que tout un chacun puisse (au moins) découvrir ce lieu prestigieux, où rien que la marque américaine Ralph Lauren a, à elle seule, recruté 64 personnes lors du job dating, l’accès et les parkings (2000 places) seront gratuits.
Il est fort à parier que quelques-uns viendront ici juste pour se payer une petite balade familiale au bord de l’étang, et tant mieux, car le site se veut également une étape touristique sur la route des vacances. Rien que le plan d’eau, véritable attraction, a nécessité la pose d’une dalle de béton de 3000 m2 et l’installation de bras métalliques alimentant un rideau d’eau qui servira d’animation à des rendez-vous festifs printaniers, estivaux ou automnaux, avant que la surface aquatique ne se transforme en gigantesque patinoire, l’hiver venu. «La force de la compagnie de Phalsbourg, c’est de créer des lieux qui ne soient pas seulement des lieux de consommation et de commerce, mais aussi des lieux de vie,» explique Mathieu Boncourt, responsable des relations institutionnelles et du mécénat auprès de la Compagnie de Phalsbourg, promoteur de The Village.
THE VILLAGE EN DÉTAILS
120 millions d’euros d’investissement privés portés par la Cie de Phalsbourg. 31000 m2 de terrain. 80 chalets. À terme, 120 enseignes. 2 zones : une couronne de chalets et, au milieu, un village en deux parties : une de 80 maisons et une autre qui s’articule autour d’un lac comprenant la restauration (10 enseignes). Un parking silo de 1485 sur 5 niveaux (gratuit). Un autre de 600 placeset de plain pied. 2000 places de parking en tout.
Voilà pour l’utopie! Pour le reste, la Compagnie n’est pas là pour s’amuser! Avec un investissement privé à hauteur de 120 millions d’euros, sans oublier les frais de fonctionnement fixes, il va vite être question de rentabilité. Pour cela, le promoteur table sur la notoriété des marques (Levis, Converse, Sonia Rikiel, Galeries Lafayette, Salomon, Geox, etc.) pour espérer atteindre la barre des 3 millions de visiteurs dès la première année.
Environnement
Les enseignes ont, paraît-il, tout de suite adhéré au projet, ne serait-ce que par le positionnement géographique de la structure commerciale dont tous les Nord-Isérois connaissent les avantages, mais aussi par son originalité, comme l’affirme Mathieu Boncourt :
« C’est un projet unique au monde ! Contrairement à d’autres, on ne fait jamais la même chose! Du côté d’Angers, par exemple, la Compagnie a bâti un grand centre commercial de 90 000 m2, l’Atoll, dans lequel on pourrait faire entrer le stade de France, et dont l’ar- chitecture remarquable est unique. À Chambray-les-tours, tout est en bois et à Villefontaine, le dessin des chalets est encore unique, avec des maisons tout en verre, y compris le toit. Plusieurs prototypes ont été testés, le bois et le verre ne réagissant pas pareil au changement de température…».
QUID DE L’HÔTEL ?
« L’idée est d’accompagner notre offre commerciale par une offre hôtelière. Mais pour l’instant, cet hôtel est en cours de réflexion…
Il faut bien voir que The Village n’est pas un centre commercial comme les autres. C’est un vrai lieu de destination placé dans un cycle touristique, conçu comme une vraie étape sur la route des vacances. On n’y viendra pas juste parce qu’on a trois courses à faire ! » explique Mathieu Boncourt, responsable des relations institutionnelles et du mécénat auprès de la Compagnie de Phalsbourg. Voilà encore un atout sur lequel pourra compter la zone commerciale. Par ailleurs, dans un monde où le premier concurrent du commerce est le e-commerce, les promoteurs misent aussi sur la digitalisation du site. The Village aura donc son site Internet où l’on pourra retrouver tous les articles à la vente. Mais pour cela, il faudra d’abord passer par la case The Village.
La prouesse vient aussi de la qualité environnementale exceptionnelle de The Village. Le site s’inscrit dans son époque qui prône le développement durable et il a voulu faire la preuve, à tous les échelons, qu’il pouvait s’insérer dans son environnement, respectant à tout point de vue la nature, à l’image du plan de sauvegarde des oiseaux en nidification. «Toutes les toitures de la couronne circulaire sont végétalisées et même le parking silo haut de cinq étages est caché derrière des arbres, » surenchérit Mathieu Boncourt.
Reste, peut-être, maintenant, à faire le plus dur, en tordant le cou à un paradoxe né il y a douze ans, quand le projet a démarré : faire entendre que The Village peut être une opportunité pour le petit commerce aussi dont les associations de défense, un peu partout, ont multiplié vainement les recours. «Nous ne sommes en aucun cas dans une logique de prédation des autres commerces mais bien dans une autre de complémentarité et de partenariat. D’ailleurs, les marques de luxe ne sont pas si fréquentes que ça et les 3 millions de visiteurs qu’on attend annuellement doivent aussi pouvoir bénéficier au commerce local! Et puis, j’insiste! Le recrutement (entre 500 et 600 personnes) a bénéficié d’abord aux habitants du bassin ! ».
L’idée de rendre le luxe accessible à tous, en tout cas, est révolutionnaire. Jusque-là, les révolutions impliquaient plutôt le contraire. Mais ça, c’était avant…
Douze ans d’âge !
Initié il y a près de douze ans, le projet était d’abord celui des élus, désireux de redonner un souffle nouveau à leur territoire.
On dit à propos de certains spiritueux qu’ils atteignent leur plénitude après douze ans d’âge. Est-ce un signe ? Douze ans, c’est le temps qu’il a fallu à The Village pour arriver à sa phase de concrétisation, depuis le jour où l’ancien maire de Villefontaine, Raymond Feyssaguet, Patrick Margier, maire de la Verpillière et le président de la Compagnie de Phalsbourg, M. Journo se sont tapé dans la main. Avant de réussir à convaincre un promoteur, les élus s’étaient déjà convaincus que la parcelle de terrain vierge rassemblait tous les avantages pour accueillir un projet commercial digne de ce nom et pouvant soutenir économiquement le territoire. L’idée de départ, en effet, était de redonner un souffle nouveau et de l’attractivité au territoire au travers d’une opportunité commerciale.
Un potentiel d’attractivité énorme
Des tentatives échoueront jusqu’à ce que la Compagnie de Phalsbourg, dont la spécialité est de repenser les zones commerciales, accepte de relever le défi. En qualité de professionnel du commerce, Philippe Journo, rejoignait les élus dans le sens où la zone possédait, effectivement, un potentiel d’attractivité énorme. Bref, il y avait de quoi faire sur une zone de chalandise remarquable et dans un site qui ne l’est pas moins, naturel et magnifique ! » explique Mathieu Boncourt, responsable des relations institutionnelles et du mécénat pour la Compagnie. Inauguré le 17 mai, The Village ouvrira ses portes au public le lendemain. On parle de 10 à 15000 per- sonnes. De grosses surprises ont d’ores et déjà été programmées en matière de spectacle.

La parcelle de terrain rassemblait tous les avantages pour accueillir un projet commercial digne de ce nom pouvant soutenir économiquement le territoire.
Par Eliséo Mucciante
Cet article est paru dans ECO Nord Isère du 6 avril 2018. Il vous est exceptionnellement offert à titre GRATUIT. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI

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