Après les dégâts causés par la tempête Eleanor, d’importants travaux sont réalisés au Panoramic Mont-Blanc et à l’Aiguille du Midi où des câbles porteurs ont été endommagés. Leur remplacement contraint la Compagnie du Mont-Blanc, l’exploitant, a fermé les sites.
La tempête Eleanor, qui a sévi en début d’année, aura causé des dégâts et bien des tracas à la Compagnie du Mont Blanc (CMB). En premier lieu, au Panoramic Mont-Blanc, qui relie le sommet français de l’Aiguille du Midi à Helbronner côté italien. Le changement du câble sectionné (après avoir déraillé, il s’est écrasé dans les rochers, entraînant la chute de deux télécabines sur le glacier du Géant) nécessite d’importants travaux qui ont coûté 1,5 million d’euros et dureront jusqu’à la mi-septembre, avec la fermeture totale du site durant la saison estivale. Et ce, alors que le Panoramic Mont Blanc n’est ouvert que l’été.
Visionner la vidéo de cette opération exceptionnelle à 3 700 m d’altitude :
Anomalie à l’Aiguille du Midi
Autre problème, et de taille là aussi, la fermeture de l’Aiguille du Midi jusqu’au 7 juillet en raison de travaux imprévus. « Nous avons constaté il y a 15 jours une dégradation du câble tracteur sur 40 cm (lequel avait déjà été changé dans son intégralité en novembre 2017, Ndlr), que nous avons immédiatement remplacé », explique Mathieu Dechavanne, le Pdg de la Compagnie du Mont-Blanc. Cette opération a conduit à la clôture du site pendant deux semaines (changement, tests…).
Et comme si cela ne suffisait pas, dimanche soir, une nouvelle anomalie mineure a été relevée sur le même câble sur une autre portion. « Nous étions encore dans des normes d’exploitation acceptables, mais nous avons pris la décision de le changer pour garantir une mise en service dans les meilleures conditions », précise le dirigeant, évoquant, là encore, l’impact d’Eleanor qui aurait probablement altéré la nervosité du câble (une modélisation de l’impact du vent soufflant à plus de 250 km/h et du givre a été effectuée pour trouver la cause de cette détérioration, Ndlr). Le montant de l’investissement est estimé à 300 000 euros. Mais c’est surtout la durée des travaux, soit au global un mois et demi, qui pénalise l’exploitant.
Un vrai manque à gagner pour la Compagnie du Mont-Blanc (et aussi la ville de Chamonix), dont les assurances devront évaluer le montant. « Des discussions sont en cours », a fait savoir Mathieu Dechavanne, qui n’est pas habilité à communiquer davantage, la société étant cotée en bourse. Toutefois, rien qu’à l’Aiguille du Midi, la fréquentation lors de la réouverture le week-end dernier s’est élevée à 3 000 personnes/jour. Se pose aussi la question des groupes, en majorité asiatiques à cette période de l’année, qui font tout spécialement le déplacement pour visiter ce site emblématique. La Compagnie du Mont-Blanc devra trouver des solutions alternatives… pour autant, rien n’est gagné. Quant au personnel, il a été réaffecté sur d’autres sites pour éviter le chômage technique.
Par Patricia Rey
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