La société savoyarde, spécialisée dans le tri et la valorisation des déchets, modernise sa plateforme de traitement des huiles, devenue obsolète.
« Cette plateforme a été décidée il y a un an pour permettre à la fois d’améliorer les conditions de travail et la qualité de traitement des huiles », explique Jean-Louis Hofbauer, directeur général de Trialp. Pour cela, l’entreprise implantée à Chambéry a réaménagé un local de 500 m2, dorénavant entièrement dédié au traitement des huiles alimentaires usagées, dont la capacité de traitement est de 10 000 litres par jour.
Une fois récolté, le produit est donc recyclé grâce à un processus bien huilé : d’abord chauffée, elle est ensuite filtrée de ce que l’on appelle « la tapenade » ou plus communément « graillon » qui servira à la méthanisation. Enfin, le produit est versé dans un tunnel de lavage qui garantit une huile sans impureté. Une étape importante puisque la matière première est utilisée pour faire du biodiesel.
Ces huiles sont collectées essentiellement chez les professionnels de la restauration venant de Savoie, Haute-Savoie, Isère et Ain, mais aussi auprès des particuliers via des cuves placées en déchetterie ou des baraques à huiles dédiées appelées Olibox. Mais l’investissement – qui se monte à 420 000 euros et aidé à hauteur de 180 000 par la région Auvergne Rhône- Alpes – ne s’arrête pas là. Afin « de rentrer encore un peu plus dans une logique d’économie circulaire », dixit Jean-Louis Hofbauer, Trialp chauffe désormais son huile usagée par… de l’huile usagée, grâce à une chaudière à huile remplaçant l’ancienne à fioul. Une façon de boucler la boucle.
Un statut particulier
En plus de l’huile alimentaire usagée, Trialp collecte des déchets de type D3E (équipements électriques et électroniques), des cartons, des ordures ménagères et des biodéchets. « Nous traitons 1 500 tonnes de déchets par jour », affirme Jean-Louis Hofbauer.
Née il y a trente ans, la société spécialiste du recyclage a un statut particulier. « Le capital (aujourd’hui de 700 000 euros) est détenu par 175 particuliers qui détiennent 73 % de l’entreprise. On appellerait ça aujourd’huidu crowdfunding. Cela permet de se tourner pleinement vers l’emploi et l’humain, sans exigence de dividendes, car Trialp est une entreprise d’insertion », développe le directeur général. La société chambérienne emploie en effet 240 personnes dont 90 salariés en insertion, et réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros.
Alexia Bontron
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