Dans sa volonté d’ouverture et de relance, le syndicat de l’hôtellerie a débattu en assemblée générale de ce que le secteur pouvait apporter aux commerçants et vice-versa.
De 84 adhérents l’an dernier à 132 aujourd’hui, l’Umih 01 (Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie) continue de se renouveler. La preuve avec la première assemblée générale de la présidente Laetitia Prévalet, nommée en 2022. Organisée le 24 avril, elle s’est enrichie d’une table ronde sur le thème des unions commerciales, « passerelles entre cafetiers, hôteliers et restaurateurs (CHR) et leur environnement ». « Avec leurs horaires décalés, les CHR ne se perçoivent pas toujours comme des commerçants parmi les autres. Pourtant adhérer à une union commerciale peut être un vrai plus », a introduit le nouveau directeur de l’Umih 01, Vivien Campion (recruté en septembre), avant de passer la parole à Marjorie Boulon. Gérante avec sa sœur du café, hôtel, restaurant d’Ambérieux-en-Dombes, elle est aussi la présidente de l’Union commerciale et artisanale locale. « Nous lançons cette année, une fête de village. C’est un moyen pour les commerçants, mais aussi les artisans, qui souvent n’ont pas de pas-de-porte, de se faire connaître », a-t-elle témoigné.
Membre du conseil d’administration de Centre Commerces Bourg, Flavio Olivera, créateur avec son mari des Trois Reliques, à Bourg-en-Bresse, boutique spécialisée dans les produits dérivés des films et romans Harry Potter, a confirmé cette fonction. « Les animations visent à attirer un maximum de monde dans nos entreprises. » Mais il a insisté sur un autre rôle : « L’union commerciale est une interface avec la collectivité. Circulation, stationnement… Il est plus simple de dire au maire “ça ne va pas”, quand on est 160 (le nombre d’adhérents de l’association commerciale burgienne, NDLR) que quand on est seul. »
« Adhérer à une union permet d’être entendu différemment, de faire passer des revendications, d’avoir un dialogue, a abondé Pierre Novier, animateur de Centre Commerces Bourg. En tant que restaurateurs, votre Umih vous défend professionnellement, mais une union commerciale vous permet en plus, d’aborder des problématiques de territoire. » Et celui-ci d’observer qu’une fédération de commerçants pouvait être un outil de fidélisation générateur d’activité, à l’image des chèques cadeaux mis en place à Bourg. Il s’en est vendu pour 160 000 euros, cette année. Autre avantage : la possibilité de grouper les achats. En adhérent à la Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités (FNCof), l’association burgienne a obtenu une remise de 40 % sur les droits que ses membres doivent acquitter à la Sacem. L’Umih en est jalouse, elle n’a obtenu que 28 %.
Les craintes et les espoirs de l’Umih
De 30 adhérents en 2020 à 130 aujourd’hui, l’Umih 01 a retrouvé une bonne dynamique. Elle lui laisse espérer en compter 180 à 200, d’ici à la fin de l’année, et 300 à terme. « Ce serait cohérent avec le nombre de cafés, hôtels, restaurants et discothèques (CHRD) du département (1 500) », considère Alain Grégoire, président de l’Umih régionale. La profession, qui a traversé de nombreuses crises, nourrit plusieurs inquiétudes, mais aussi des espoirs. Au négatif, toutes les entreprises du secteur ne sont pas éligibles au bouclier énergétique et certaines sont en vraie difficulté. Et si le secteur a obtenu que les PGE puissent être remboursés sur 10 ans et inscrits en haut de bilan en quasi-fonds propres, le plafond à 50 000 euros se situe loin du PGE moyen, cinq fois plus élevé. Au positif, l’Umih a gagné contre Airbnb censé vérifier désormais les infos diffusées par les annonceurs sur son site. Et la coupe de monde de rugby et les Worldskills à Lyon seront générateurs d’activité.
Sébastien Jacquart








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