Structure chargée du maintien dans l’emploi, d’éviter les licenciements pour inaptitude, ainsi que de l’accompagnement des demandeurs d’emploi en situation de handicap et des employeurs dans le recrutement de ce public, Cap Emploi est à l’origine d’une opération collective de validation des acquis par l’expérience, dans le Bugey Sud. « Elle correspond à un besoin de terrain que nous avons analysé, raconte Marie-Anne David, consultante Cap Emploi sur le secteur de Belley. Nous avions un public expérimenté, issu du secteur médico-social. Des seniors pour l’essentiel, qui restent passionnés par leur métier, même s’ils ne peuvent plus le pratiquer. Ce sont des profils bien adaptés à une VAE. Elle leur permet d’entériner les compétences qu’ils sont toujours en capacité d’exercer, dans la perspective d’une reconversion. En l’occurrence, il s’agit de leur faire valider un Diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES), grâce auquel ils pourront rester dans le milieu du social, mais dans une profession plus adaptée à leur situation de santé, comme l’accompagnement d’élèves en situation de handicap. Un métier aujourd’hui en tension. »
L’opération ne concerne pas que le public de Cap Emploi, mais aussi des demandeurs d’emploi ordinaires. Ils sont quatre, aujourd’hui, à avoir démarré leur VAE, avec un premier regroupement collectif le 7 mars. Cinq autres sont prévus jusqu’en mai, entrecoupés de visioconférences individuelles ou en groupe, pour les aider à structurer leur dossier, « en particulier le livret 2 qui décrit, sur 25 pages, leurs parcours et les compétences exercées », indique Marie-Anne David. Pour elle, c’est là tout l’intérêt d’une démarche collective : « C’est dynamisant. Ils peuvent s’entraider, se soutenir, partager leur expérience. Cela permet de sécuriser le parcours et de limiter le risque d’abandon, assez courant sur une VAE classique. Cette approche, possibilité nouvelle aujourd’hui peu pratiquée, se révèle très intéressante pour un public senior, fragilisé, qui a pu quitter les bancs de l’école il y a 30 ans, parfois. »
Le dispositif Reva est tombé à point nommé. Cette plateforme expérimentée jusqu’au mois de juin pour regrouper les demandes d’accompagnement et de recevabilité des VAE, avec une réponse sous huit jours contre un maximum de deux mois habituellement, a permis un financement par l’État de cette opération collective. « L’intérêt d’une procédure accélérée est en plus que les bénéficiaires ne risquent pas de se retrouver en fin de droits en cours de route, relève encore la consultante Cap Emploi. Ils vont pouvoir se concentrer sur leur VAE et auront encore du temps à consacrer à leur recherche d’emploi, une fois leur diplôme obtenu. »
Sébastien Jacquart
Cet encadré est venu compléter le dossier sur la validation des acquis par l’expérience paru dans Eco Savoie Mont-Blanc du 10 mars, pour l’édition d’Eco de l’Ain du 16.
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