Si la foire de Bourg signe son clap de fin, le parc des expositions souhaite compenser cette suppression par d’autres rendez-vous incontournables. Un pari risqué ?
Le 26 janvier, la direction d’Ainterexpo animait une conférence de presse au sommet pour un ordre du jour tout aussi dense. Confirmant que la foire de Bourg ne serait pas reconduite, Guillaume Lacroix, président d’Ainterexpo, n’a pas tardé à évoquer la nouvelle stratégie économique consécutive à l’évolution de l’actionnariat et à l’arrivée du Crédit Agricole au capital de la société. « Un acte de confiance pour le projet économique d’Ainterexpo », a souligné le président, qui souhaite développer de nouveaux secteurs, comme les congrès grâce à un agent commercial basé à Paris. Visiblement, l’arrêt de la foire de Bourg relève d’une sérieuse réflexion de la direction : cette suppression doit amorcer le nouvel élan d’Ainterexpo.
Les raisons d’un désamour
Salon de la gastronomie au succès affermi, salon de l’habitat destiné à être enrichi, l’avenir de la foire de Bourg ne présentait pas de perspectives aussi réjouissantes. Un désamour confirmé au niveau national. « Aujourd’hui, les modes de consommation ont changé. A l’origine, l’esprit d’une foire repose sur le principe de prix bas en-dessous du marché. Sauf qu’Internet garantit aussi des produits à bas prix », expose Guillaume Lacroix. Si le président d’Ainterexpo est pragmatique, c’est parce que la fréquentation de la foire de Bourg traduit un évident désintérêt pour cette manifestation, pourtant ancrée dans le paysage local après 81 ans d’existence. Entre 2008 et 2016, la foire de Bourg a perdu 20 000 visiteurs. « Cette année, nous avons raccourci la durée de l’événement sur cinq jours, à la demande des exposants, au lieu de deux semaines normalement, explique le président. Mais nous n’avons pas réussi à infléchir la courbe. » Ainterexpo a ainsi enregistré 9000 entrées lors de l’édition 2017.
Le salon des plaisirs se révèle…
«Notre vocation n’est pas de perpétuer des traditions, nous sommes un outil économique avant tout», affirme Guillaume Lacroix. Un mal pour un bien donc ? S’il faudra attendre le mois d’avril pour connaître le détail de la programmation culturelle, la direction d’Ainterexpo a d’ores et déjà annoncé les tendances de l’année. Car la liste des projets s’allonge : salon de l’occasion (orienté automobile), salon des caves à vin, et la nouveauté de ce printemps, l’arrivée d’un salon des plaisirs du 20 au 22 avril. Avec trois halls répartis sur 10 000 m2, le salon des plaisirs marque le tournant d’Ainterexpo, l’année de son 40e anniversaire. Et Guillaume Lacroix entend bien insuffler cette dynamique par un événement original à Bourg-en-Bresse. « Nous percevons un réel engouement de la part des acteurs économiques locaux avec lesquels nous travaillons sur ce salon hors du commun. La première partie comportera des animations inédites avec un espace gaming (NDLR : jeux de société, jeux en ligne, Jedi…) et un village médiéval de 1 000 m2. Le public pourra s’essayer au pilotage en réalité virtuelle, à la programmation de drone, au théâtre et au cirque. » Dans un second temps, une surface commerciale mêlant gastronomie, bien-être, loisirs et sport, assouvira définitivement les plaisirs des visiteurs. De même que le salon de l’érotisme, loué à un acteur privé pour l’occasion, avec un droit d’entrée spécifique de 20 euros, quand il faudra débourser huit euros pour le salon des plaisirs et l’accès aux animations. Le président d’Ainterexpo promet : « On découvrira des choses qu’on n’aura jamais vu à Bourg. »
Équilibre
Si le budget d’Ainterexpo s’est achevé à l’équilibre fin 2017, la direction mise sur une période 2018-2022 en amélioration, loin des années de crise, après 2008. « L’argent public ne doit pas venir compenser des pertes économiques », a affirmé Guillaume Lacroix.
Par Sarah N’tsia
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