Découvrir la mobilité « hydrogène » nous plonge dans un monde en complète mutation : notre avenir automobile est en jeu. Une Toyota Mirai (prononcez « Miraï ») sort de couveuse de l’usine japonaise toutes les 70 minutes.
Longue berline 4 places de 4,89 mètres pour 1850 kg, son poids la situe dans la moyenne des berlines luxueuses. Son secret : nul besoin de batterie de stockage. Mais les deux réservoirs d’hydrogène laissent peu de place au coffre, réduit à 361 litres, à peine plus grand que celui d’une Skoda Fabia.
Son esthétique « pointue » séduira les « early-adopters » à l’affût des courants hype – comprenez « super branché »–… à condition de trouver une pompe d’hydrogène : il y en a une quinzaine en France. Si sa face avant est agressive, ses larges entrées d’air sont très utiles : elles refroidissent les radiateurs; mais de sportive, elle n’en a que l’apanage : son 0 à 100 ne risque pas de décoiffer : 9,6 secondes.
Le cockpit, moderne à souhait, concentre l’instrumentation au centre du tableau de bord via un large écran où sont résumées les informations : vitesse, consommations, autonomie restante, niveau du réservoir d’hydrogène et schéma interactif des transferts d’énergie. Son système nerveux requiert deux sources d’énergie.
La pile à combustible délivre 154 chevaux et 335 Nm de couple et assure la vitesse de croisière, transforme l’hydrogène en électricité à bord de la Mirai via ses deux réservoirs : 5 kg d’hydrogène y sont comprimés à 700 bars (d’où la nécessité de ravitailler à une pompe 700 bars et non pas 350 bars, comme c’est le cas des Hyundai et Honda). La batterie, seconde source d’énergie, assure le démarrage de la voiture, augmente la puissance à l’accélération, stocke le surplus d’électricité produit par la pile à combustible et récupère l’énergie emmagasinée au freinage en mode « B » (Braking).
"Le projet Zéro Emission Valley devrait démontrer que développement économique et préservation de l’environnement ne sont pas incompatibles."
Au volant, ceci se traduit par les mêmes sensations qu’à bord d’une voiture 100 % électrique : du couple, rien que du couple… La puissance immédiatement disponible est époustouflante, malgré son poids, et hormis le petit grésillement de la pile à combustible, rien ne différencie la Mirai d’une voiture 100% électrique.
À l’arrêt, sous la voiture qui tourne au ralenti, on observe un léger nuage blanc et une petite flaque d’eau déminéralisée : ce sont les seuls rejets de la Mirai.
L’avantage d’une voiture électrique, en plus serein grâce à son autonomie : 500 kilomètres avec 5 kg d’avitaillement en hydrogène en 3 minutes à la pompe 700 bars, le tout pour 50 euros.
Quelques institutions roulent déjà en Mirai. Air Liquide, McPhy et Atawey prédisent à l’hydrogène un avenir radieux grâce à un maillage de stations digne de ce nom…
Le projet Zero Emission Valley a vu le jour en Rhône-Alpes, sous l’impulsion de Laurent Wauquiez, Michelin, Engie, et 119 acteurs de la filière hydrogène. Il permettrait, en implantant un réseau de vingt stations alimentées en hydrogène « vert » (à partir d’électrolyseurs à base d’énergies renouvelables) 350/700 bars, d’éviter 13000 tonnes de CO2 par an en remplaçant 4,3 millions de litres de diesel!
D’après Sébastien Grellier, directeur de la communication Toyota France, la marque japonaise relève le défi : « Depuis 1992, Toyota planche sur le projet hydrogène et a amorcé le mouvement avec 5 500 Mirai roulantes à ce jour et un objectif de 30000 dès 2020. Notre but est d’imposer un savoir-faire en proposant une voiture qui va répondre à l’afflux massif de demandes, dès que l’hydrogène sera accessible à la pompe. En 3 minutes de ravitaillement, on embarque 5 kg d’hydrogène. Le défi technique est abouti, et l’on recycle déjà les batteries grâce à une société aveyronnaise (la SNAM). Deux challenges nous incombent désormais : le prix de vente de la voiture à diviser par deux d’ici 2025 (66 000 euros HT aujourd’hui) ; ainsi que la transformation par électrolyse, seul procédé non polluant, encore trop coûteux pour obtenir de l’hydrogène. Toyota affirme pouvoir produire des voitures non polluantes, avant et après le point d’utilisation. »
ANNE-CHANTAL PAUWELS – Journaliste – Instructeur pilotage automobile
INTERVIEW RÉALISÉE DANS LE CADRE DE RESO HEBDO ECO
Qu’est ce que c’est mal relaté ! Apprenez à vous renseignez sur le sujet avant de vouloir le traiter. Pas très positif pour Toyota. Ils doivent être furieux et déçu d’avoir eu affaire à un journaliste amateur