Le syndicat de rivières a engagé cet été, à Bourg, d’importants travaux de terrassements et de plantations.
Créé dans les années 1960 pour détourner une partie des eaux de la Reyssouze et limiter le risque d’inondations à Bourg-en-Bresse, le canal de Loëze a été débétonné au cours de l’été sur 1,6 km.
Au-delà du retrait et du recyclage du béton, 160 arbres et pratiquement 3 000 arbustes vont être plantés pour créer des îlots de fraîcheur sur la ville, favoriser une biodiversité quasiment inexistante aujourd’hui et permettre à l’eau, de s’infiltrer dans les sols.
Ces travaux auront été conduits par des entreprises locales : Famy, en cotraitance avec Fontenat TP et Jacquemet, pour la partie terrassement, Tchassagne, en cotraitance avec Balland et YM Entreprise, pour la partie génie écologique et paysage.
Une autre opération a commencé en parallèle, pour poursuivre la restauration écologique de la Reyssouze. En amont du lac de Bouvent, la rivière a été décalée de manière à recréer des méandres. Ce nouveau lit a été remis en eau, ce 3 septembre. Le chantier prévoit en plus la création de 3 hectares de zone humide, l’adoucissement des berges et leur replantation, avec 1 790 arbres et 6 060 arbustes.
« Nous allons supprimer la vanne clapet de Curtafray pour améliorer la circulation des sédiments et la continuité écologique piscicole », annonce Jean-Louis Favier, président du syndicat de rivières Reyssouze et Affluents. « Ces travaux vont permettre en plus de créer un tour de Bouvent, une nouvelle promenade pour profiter du cadre paysager. »
Ce projet, qui se veut exemplaire, « n’est pas déconnecté des autres », relève encore le président du syndicat. Il intervient après la restauration écologique du Dévorah, ruisseau qui court notamment le long de la voie verte La Traverse, avant de se jeter dans la Reyssouze, ou encore après la suppression de la vanne du Pennessuy et la débétonnisation de ses abords.
L’ensemble représente un investissement important des collectivités, près de 5,57 M€ TTC (dont 3 M€ pour les opérations de cet été et de cet automne), accompagnés à hauteur de 70 % par l’Agence de l’eau et 10 % par le Département.
Une large concertation a présidé à l’élaboration de ce programme. La ville, ses élus et ses services techniques ont évidemment été associés à la réflexion, mais quatre ateliers de travail ont également été organisés avec des citoyens volontaires.
« Ils nous ont apporté pas mal d’idées pour alimenter le cahier des charges », note Jean-Louis Favier. « Cette approche nous a permis d’élaborer un projet qui réponde autant que possible aux besoins de chacun, y compris de limiter l’impact des travaux sur la vie des riverains. »
Un label et des fonds
Au-delà des aides de l’Agence de l’eau et du Département, le syndicat de rivières Reyssouze et Affluents a répondu à un appel à projets de la MAIF, qui lui a permis de figurer parmi 11 projets financés et de bénéficier de l’une des plus grosses dotations, avec 500 000 euros.
Le projet de restauration écologique de la Reyssouze et du canal de Loëze a par ailleurs reçu le label Living With River, qui vise à mettre en valeur des initiatives positives et l’engagement des acteurs ancrés dans les territoires, en réponses aux grands défis des cours d’eau.
« Ce réseau va nous permettre des partages d’expérience et de mettre en cohérence notre action avec d’autres projets dans le monde », relève Alexandre Lafleur, directeur du syndicat. La chose est d’autant plus remarquable que le label valorise plutôt, habituellement, des initiatives citoyennes ou des projets hors de France.
Sébastien Jacquart
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