Conjoncture suisse : la baisse du nombre de frontaliers se confirme

par | 08 mars 2019

Après la baisse enregistrée au troisième trimestre 2018, la première depuis 1998, le nombre de frontaliers actifs en suisse a une nouvelle fois baissé au quatrième trimestre. Sauf pour les frontaliers français.

La politique de la préférence indigène est-elle en train de produire ses effets ? Pour la première fois depuis vingt ans, le nombre de frontaliers est en recul en Suisse. À fin 2018, 313 787 frontaliers étrangers actifs étaient ainsi recensés en Suisse, soit 2 000 de moins qu’un an plus tôt. Cette baisse de 0,6 % enregistrée au quatrième trimestre 2018 par rapport à la même période de l’exercice précédent, selon l’Office fédéral de la statistique, confirme le recul déjà observé au troisième trimestre. Pour mémoire, cette population avait augmenté de 2 % entre le quatrième trimestre de 2016 et le quatrième trimestre 2017.

Il s’avère que la baisse observée fin 2018 diffère selon les nationalités : il y a moins de frontaliers en provenance d’Italie (-4,1 %) et d’Allemagne (-2,4 %), mais davantage qui viennent de France (+1,3 %). Tous les cantons ne sont pas concernés. Le nombre de frontaliers a bien diminué au Tessin (-5,3 %) et dans la Suisse du Nord-Ouest (-2,9 %) au quatrième trimestre, mais il a augmenté dans l’Espace Mittelland (+6,4 %) et dans la région lémanique (+1,3 %). À Genève, la croissance du nombre de frontaliers a toutefois ralenti, avec +1,2 % en 2018, contre +1,5 % en 2017 et +3,9 % en 2016. À fin décembre, le canton comptait 83 075 frontaliers actifs, soit 960 de plus qu’un an auparavant.

Un chômage en baisse dans les pays voisins

26 % des 313 787 frontaliers actifs en Suisse travaillent dans le canton de Genève, 20 % dans le Tessin et 18 % dans les deux cantons de Bâle. 55 % arrivent de France, 22,4 % d’Italie et 19,2 % d’Allemagne. La part des frontaliers dans l’ensemble des actifs occupés est la plus importante au Tessin (27,3 %). Les secteurs où une baisse du nombre de frontaliers a été enregistrée comprennent l’hébergement (-2,9 %), le commerce de gros (-2,8 %), le commerce de détail (-2,7 %) et les activités financières et d’assurance (-1,9 %).

Pourquoi une telle baisse ? Pour le secrétariat d’État aux migrations, cela pourrait s’expliquer par la meilleure santé de l’économie des pays voisins, dont les taux de chômage baissent. Le président de la Fédération des entreprises romandes, Ivan Slatkine, a livré quant à lui à la Télévision suisse romande une analyse pointant l’impact de l’application de l’initiative sur l’immigration de masse, avec « une prise de conscience, au niveau des entrepreneurs, de chercher d’abord (des employés) sur le marché local ».


Par Romain Fournier


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