Alors que la situation épidémiologique demeure tendue, le Conseil Fédéral Suisse continue d’annoncer de possibles assouplissements. Cinémas, théâtres et terrasses pourraient rouvrir dès le 22 mars.
«La situation épidémiologique actuelle n’est malheureusement pas celle que nous souhaitions. » C’est peu dire que le propos liminaire du ministre suisse de la Santé, Alain Berset, n’était guère engageant, le 12 mars dernier, lors de la conférence de presse suivant la réunion hebdomadaire du Conseil fédéral. D’autant que ce dernier ajoutait, en s’appuyant sur les simulations de la task force scientifique ad hoc et de l’école polytechnique fédérale de Zürich : « Nous devons nous attendre à une troisième vague. »
De quoi doucher les attentes de tous ceux qui pressent depuis des semaines l’exécutif d’accélérer la levée des mesures restrictives. Et pourtant, le conseiller fédéral – à la faconde proverbiale – s’est ingénié à entretenir l’espoir d’une nouvelle salve d’assouplissements, annonçant que le Conseil fédéral jugeait « possible d’envisager des ouvertures malgré cette situation très instable, pour autant que nous soyons extrêmement attentifs dans nos comportements individuels et collectifs ».
Le Conseil fédéral a en effet décidé de lancer une consultation, avec les cantons, sur une deuxième phase d’assouplissement, qui pourrait entrer en vigueur… dès le 22 mars. À compter de lundi prochain, et moyennant certaines restrictions, les Suisses pourraient donc à nouveau aller au cinéma, faire du sport en groupe ou boire un verre en terrasse.
Promesse conditionnelle
Concrètement, les salles de spectacle vivant et de cinéma pourraient accueillir du public, dans la limite de 50 spectateurs avec des règles strictes : places assises, port du masque, spectateurs séparés par un siège, limite fixée à un tiers de la capacité de la salle. Pour des événements en extérieur, la jauge serait fixée à 150 personnes. Les bars et restaurants devraient également être autorisés à rouvrir leurs terrasses, avec l’obligation de consommer assis et dans la limite de quatre personnes par table.
L’enseignement dans les universités et les hautes écoles devrait aussi reprendre, avec un maximum de quinze personnes par classe. En revanche, les piscines et les centres de bien-être resteront fermés, tout comme les boîtes de nuit. Le Conseil fédéral en appelle néanmoins à la responsabilité individuelle de ses concitoyens qu’il enjoint à continuer d’appliquer le triptyque distanciationmasque- hygiène des mains. Et il souligne que ce deuxième train de mesures d’assouplissement n’adviendra que « si la situation épidémiologique le permet ».
De quoi rester circonspect, dans la mesure où, vendredi dernier, les valeurs de trois des quatre indicateurs retenus (taux d’incidence à quatorze jours, taux de positivité, taux de reproduction) dépassaient les seuils fixés. Seul le taux d’occupation des lits de soins intensifs par des patients Covid était satisfaisant… Le Conseil s’est donné jusqu’au 19 mars pour prendre une décision définitive.
Par Matthieu Challier
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