À Annecy-le-vieux, le leader de la raquette à neige TSL voit ses ventes s’envoler et a dû embaucher pour satisfaire les magasins de sport.
Conséquence de la fermeture des remontées mécaniques liée à la Covid-19, les locations et ventes de raquettes à neige dans les stations de ski explosent. Au parc des Glaisins, TSL Outdoor, leader mondial de la raquette à neige, tourne à plein régime. « Je suis un privilégié. Cette pandémie est pour nous un formidable catalyseur. Avec la fermeture des remontées, la distanciation physique à respecter et l’envie de nature qui s’affiche comme une tendance de fond, tout le monde s’est mis à la raquette à neige », reconnaît Philippe Gallay, le PDG de TSL (Thônes Sports Loisirs) Outdoor.
« NOUS AVONS ENREGISTRÉ EN DÉCEMBRE 2020 LE PLUS GROS CHIFFRE D’AFFAIRES JAMAIS RÉALISÉ SUR UN MOIS DEPUIS LA CRÉATION DE TSL. »
Philippe Gallay, PDG
« Made in Haute-Savoie »
Depuis fin novembre, les commandes affluent de toutes parts pour atteindre un pic inédit de 10 000 paires par jour, contre environ 1 000 à 1 500 d’ordinaire. Dans les ateliers à Annecy-le- Vieux et à Alex, où la fabrication est gérée de A à Z depuis l’injection plastique jusqu’au montage des raquettes, « c’est le feu en permanence », poursuit le dirigeant. « Chaque jour, on livre 2 500 à 3 000 paires dans le monde, dont la moitié en France, mais on est dans le jus. Ce matin, on avait encore 37 000 paires de retard et je suis complet jusqu’à fin janvier. » Il faut dire que les grandes chaînes (Decathlon, Intersport, Au Vieux Campeur…) comme les magasins de sport indépendants, qui avaient réduit leurs commandes de base à leur minimum après un hiver 2019- 2020 écourté, se sont très vite retrouvés en rupture de stock.
« Et ils veulent tous être livrés le lendemain », ajoute Philippe Gallay avec un sourire entendu. À cette cadence, le patron de TSL table sur 200 000 paires vendues à la fin de l’hiver (160 000 distribuées en 2019- 2020) et un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, en croissance de 15 %. « Nous avons enregistré en décembre 2020 le plus gros chiffre d’affaires jamais réalisé sur un mois (3 millions d’euros) depuis la création de TSL. » Même constat à l’export. Les ventes aux États-Unis et au Canada ont bondi de 500 %, à savoir 40 000 paires contre 8 000 l’hiver dernier. Une aubaine pour le spécialiste, qui cherche à s’imposer sur le marché nord-américain depuis une quinzaine d’années. « Nous nous sommes implantés dans près de 300 magasins dans lesquels nous n’étions pas présents », se félicite le PDG.
Mais c’est sans compter avec certaines pièces qui commencent à faire défaut, à l’instar des boucles (fabriquées en Italie) et des sangles. « Nous allons avoir des ruptures d’ici une semaine, ce qui va nous obliger à lever un peu le pied jusqu’à ce que nous soyons livrés », regrette-t-il. Et ce problème d’approvisionnement risque de s’accentuer si l’ouverture des remontées mécaniques venait à être reportée, accentuant le flux de commandes.
TSL, leader des raquettes à neige, pèse 70 % du marché en France et 35 % du marché mondial. Cet hiver, les commandes de réassort, habituellement de 5 000 paires de raquettes par semaine quand il y a de la neige, sont passées à 30 000.
Embauches massives
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir mis les bouchées doubles. À l’équipe de jour, se sont greffées deux équipes supplémentaires, une du soir et une de nuit, afin de produire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour cela, le fabricant haut-savoyard a dû recruter : « Nous avons quadruplé les effectifs en production pour monter à 80 personnes. »
Originaire de La Clusaz, Philippe Gallay a voulu se montrer solidaire des stations des Aravis en embauchant des gens de la vallée. Principalement des moniteurs de ski et des personnes travaillant aux remontées mécaniques et dans l’hôtellerie-restauration qui se retrouvaient sans travail. « Des montagnards qui connaissent nos produits », souligne Philippe Gallay, très satisfait du travail effectué.
Par Patricia Rey
Bonjour
C’est bien mais impossible de trouver des raquettes sur Strasbourg, décathlon, intersport ou autres enseignes qui disposent royalement d’un ou deux exemplaires
Vous dites être débordé mais ou sont les produits.
Faut-il passer commande au Canada ?
Cdlt
Jean Paul Arnould