L'édito de Myriam Denis : "Merci"

par | 25 janvier 2018

La vocation de notre titre Éco de l’Ain est purement économique. Néanmoins, notre journal, notre entreprise, comme toute autre, évolue au cœur d’un écosystème auquel, naturellement, elle participe. Cet écosystème ne peut exclure la dimension sociale.

Myriam Denis

C’est sur le volet social que, précisément, je vais profiter de cet édito pour m’interroger cette semaine. Pourquoi ? Peut-être parce que nous sommes au cœur de la saison hivernale, et que je trouve cela terrible de voir des gens, des familles, dormir dehors ou dans des squats. À Bourg, dans l’Ain, en France, ailleurs, partout, la misère est omniprésente. Devons-nous fermer les yeux sur cet état de fait ? Parfois, il est utile de se rappeler que nous vivons dans un pays industrialisé, qui ne connaît pas la guerre. Nous nous inscrivons au cœur d’une société (globalement) satisfaite de son sort, où les enfants vont (normalement) à l’école. Pourtant, si on prend le temps de lever les yeux de notre quotidien, on s’aperçoit que la misère est véritablement à nos portes. Zola pointait du doigt, dans son ouvrage Au bonheur des dames, « la sourde hostilité des gens à table qui n’aiment pas se serrer pour faire place aux faims du dehors ». Ce postulat se vérifierait-il toujours à l’heure actuelle ?

Avec mon club Rotary Bourg-Revermont, nous avons participé au mois de novembre dernier à la collecte de la Banque alimentaire. Un mouvement national qui se décline un peu partout, dans les grands magasins. Le principe est simple : on distribue des petits tickets aux gens venus, pressés, faire leurs courses. Puis, d’autres bénévoles attendent, postés devant des chariots, près de la sortie des caisses, celles et ceux que leur générosité honore et qui viendront déposer leur(s) offrande(s). Étude très intéressante s’il en  est de nos concitoyens. On croise de tout : des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des familles, des Français, des pas Français, des riches, des pauvres, des moyens, des loquaces, des peureux, des enthousiastes, des réfractaires, des qui connaissent, des qui s’en fichent… On pourrait presque réaliser une étude sociologique !

« À Bourg, dans l’Ain, en France, ailleurs, partout, la misère est omniprésente.  Devons-nous fermer les yeux sur cet état de fait ? »

Mais globalement, nos concitoyens ont la générosité chevillée parmi leurs principes fondamentaux. Plus récemment, nous sommes intervenus pour une collecte (toujours d’actualité, d’ailleurs), de produits d’hygiène pour adultes, enfants et bébés, à destination d’environ soixante-dix sans-abris que Tremplin, avec l’aide de la préfecture de l’Ain, peut loger dans un centre d’hébergement hivernal. La solidarité n’est pas uniquement l’affaire du grand public : plusieurs entreprises locales sont intervenues dans des délais records pour rendre le lieu habitable. D’autres entreprises m’ont fait savoir leur volonté de participer aux dons. Au niveau de l’Éco de l’Ain, toute l’équipe a joué le jeu. Des cartons ont été installés dans la salle de rédaction pour la collecte. Chacun et chacune a pu donner son petit quelque chose. Oui, il m’est arrivé d’entendre des critiques. Des « si on n’avait pas permis l’accueil de tous ces migrants, on n’en serait pas là ». Des « tout ça ne sert à rien ». Je ne poserai pas de jugement sur le bien-fondé de telles allégations. Je n’oublie simplement pas mon attachement et celui de nombre de mes concitoyens comme d’entreprises citoyennes, au principe élémentaire et républicain d’accueil de personnes en détresse et de respect de la dignité humaine. Nous n’avons pas à rougir de quitter pour une fois notre costume éco pour nous pencher, à notre façon et dans la mesure de nos moyens, sur la misère qui nous entoure. Parce que l’Entreprise c’est aussi ça : des hommes et des femmes qui peuvent partager des valeurs, les transcender, peut-être de manière utopique, mais au moins d’une façon utile et concrète. Pour cela, pour ceux-là, merci.

Myriam Denis

Rédactrice en chef adjointe
m.denis@eco-ain.fr

De Notre-Dame-des-Landes à Fessenheim, le dessin de Faro

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

La ferme de la forêt est classée monument historique depuis 1930.

Ain : la ferme de la forêt prête à recevoir son public

Sur le site de Courtes (01), un nouveau bâtiment destiné à l’accueil du public a été inauguré. « Grâce à plusieurs années de travaux pour la restauration du corps de logis et de la grange classée patrimoine historique, mais également pour la construction de ce...

LIRE LA SUITE

Publicité