L’édito de Myriam Denis : « Old School »

par | 21 mars 2019

Il doit faire peur, pour que l’on n’ose pas le prononcer dès les plus petites classes de l’école maternelle. On lui a donc trouvé une phrase synonymique : « Construire les premiers outils pour structurer sa pensée. » Qu’est-ce donc ? L’enseignement des mathématiques, tout bonnement.

Myriam DenisVraisemblablement, cette matière adorée ou honnie, c’est selon, donne des cheveux à l’Éducation nationale, aux parents, aux jeunes, aux filières du supérieur et même, aux entreprises en mal de profils correspondant à leurs (parfois longues) recherches. Le gouvernement a décidé d’enrichir le maquis des réformes touchant l’enseignement, histoire de démontrer sa capacité à réagir face à ce phénomène communément admis : la baisse de niveau à l’école, constatée depuis au moins deux décennies. Ceci, via une énième réforme, visant cette fois le lycée. Loin du “c’était mieux avant”, ayant rarement fait ses preuves scientifiques, le mathématicien et député LRM Cédric Villani a compté parmi les lanceurs d’alerte en la matière, estimant qu’il y avait péril en la demeure. Aussi, dès la rentrée prochaine, les jeunes pourront abandonner ou approfondir les maths, à leur convenance, mais sans mesurer au préalable le potentiel impact sur la poursuite de leurs études, leur entrée dans certaines grandes écoles et le reste de leur carrière.

« LE GOUVERNEMENT A DÉCIDÉ D’ENRICHIR LE MAQUIS DES RÉFORMES, HISTOIRE DE DÉMONTRER SA CAPACITÉ À RÉAGIR FACE À LA BAISSE DE NIVEAU À L’ÉCOLE. »

Dans ce contexte, fleurissent de nouvelles professions : les coachs d’orientation qui proposent, moyennant finance, un accompagnement, un fil d’Ariane dans ce dédale titanesque. Multiples tests à l’appui, ils vont pouvoir conseiller à votre rejeton les métiers de la communication s’il est un tant soit peu créatif. C’est précisément ici que l’on voit naître les limites du système : réservé à l’élite aisée des métropoles, ce type de conseil tarifé ne prend pas en considération les métiers qui recrutent effectivement… Et où les besoins de main-d’œuvre sont loin d’être satisfaits. En outre, on peut s’interroger sur les bienfaits d’une réforme qui semble nécessiter des appuis extérieurs, à l’heure où se clôt la consultation nationale dans le cadre du grand débat, et où nombre de Français se sont exprimés pour leur pouvoir d’achat, et dans l’Ain, pour une amélioration du système scolaire…

Enfin, la semaine de l’industrie, chargée de promouvoir la palette de filières et de métiers encore souvent méconnus, devrait apparaître comme le terrain de jeu idéal pour reparler de la désindustrialisation, ce mal qui ronge notre économie. Proposer de ne plus s’adonner aux joies des maths au lycée, c’est bien. Offrir davantage de stages en entreprises pour lesdites classes, ne serait-ce pas aussi utile… Voire, productif ?

Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr

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