Le mouvement des gilets jaunes poursuit irrésistiblement sa route et pendant que la classe politique tergiverse et commence à imaginer un potentiel référendum (sur quelle question ?), dans les entreprises, aussi, on s’interroge.
Peut-être moins directement impacté que la sphère politique ou médiatique, je crois pourtant que le monde économique doit trouver toute sa place dans les questions prégnantes qui préoccupent aujourd’hui tant de monde. En effet, à l’heure où le géant Amazon licencie certains de ses collaborateurs Français pour un soutien aux gilets jaunes vertement affiché sur les réseaux sociaux, le climat peut verser dans la défiance. Pourtant, de nombreux experts de tous bords s’accordent sur le rôle social que l’entreprise peut, et doit jouer dans notre société. Outre sa vocation purement orientée business, on sait, globalement, que l’entreprise, ou plutôt l’Entreprise, poursuit également d’autres buts plus élevés. La quête du sens est devenue le Graal moderne. Et le monde du travail ne fait pas exception.
Dans le microcosme des acronymes, et pour employer des expressions à la mode, on pourrait alors faire référence à la QVT (qualité de vie au travail), à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) en prévention aux RPS (risques psychosociaux). Cela peut se traduire de différentes manières, plus ou moins anecdotiques. Personnellement et pour l’avoir vécu dans une précédente vie pro, je ne crois pas aux vertus des petits massages entre midi et deux, ni aux pseudos ateliers collectifs où vous êtes forcés d’afficher votre sourire 100 % ultra-bright.
« L’ENTREPRISE POURSUIT DES BUTS ÉLEVÉS. LA QUÊTE DU SENS EST DEVENUE LE GRAAL MODERNE. ET LE MONDE DU TRAVAIL NE FAIT PAS EXCEPTION. »
Je crois plutôt aux vertus d’un management ouvert, de collaborations en mode projets, où chaque individu est respecté et concours à l’élaboration d’un but commun. Pour cela, il est sans doute nécessaire de revoir certains paradigmes et bien garder en mémoire que la valeur de l’entreprise repose sur ses ressources humaines. La confiance et l’authenticité ne sont évidemment pas des notions déplacées en entreprise, tout comme l’audace et l’initiative. Des d’ingrédients qui sont autant de liants, voire de liens, précieux à l’heure qu’il est.
L’entreprise pourrait donc être bienveillante, voire humaniste, vraiment ? En tout cas, l’entreprise sans âme ne peut offrir que ce qu’elle a, toute brillante ou séduisante qu’elle puisse paraître. D’ailleurs, être profitable à la société et à l’intérêt général est en soi, un vecteur intrinsèque de croissance !
Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr

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