Emploi : la Confédération Suisse en pénurie de main-d’oeuvre dès 2021

par | 26 septembre 2019

Alors que les baby-boomers prennent leur retraite, le manque de main-d’oeuvre qualifiée commence à se faire sentir dans tout le pays.

La génération des baby-boomers quitte le marché du travail et, en même temps, une moindre proportion d’individus entre dans la vie active. C’est le constat d’une nouvelle étude du Crédit Suisse qui estime que la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée en Suisse est appelée à s’accentuer, à l’heure où le taux de chômage ne se situe qu’à 2,1 % au niveau national.

L’agriculture particulièrement touchée

Alors que la Confédération accueille chaque année entre 70 000 et 90 000 nouveaux retraités, leur contingent devrait allégrement dépasser les 100 000 individus par an au cours de la prochaine décennie. Au total, 1,1 million de personnes atteindront l’âge de la retraite au cours de cette période, avec quelque 125 000 nouveaux retraités par an au plus fort de la vague, en 2029.

Autant de départs qui ne seront que partiellement compensés par l’arrivée de jeunes actifs sur le marché du travail. En 2029, la balance entre les actifs quittant et intégrant le marché du travail devrait ainsi présenter un solde négatif d’environ 18 500 individus. Face à ce risque de pénurie de main-d’oeuvre, toutes les branches d’activité ne sont exposées de la même manière.

Le nombre de départs à la retraite sera particulièrement élevé dans l’agriculture et la sylviculture. Dans ce secteur, « près de 35 % des actifs sont issus de la génération des baby-boomers, ce chiffre grimpant même à 61,8 % si l’on considère l’ensemble des générations à forte natalité », précise l’étude.

Des robots ou des étrangers ?

L’administration et les services sociaux, l’industrie traditionnelle ainsi que les transports sont également particulièrement concernés. Cependant, les actifs travaillant dans les secteurs des services financiers, de l’information, de la communication et de l’informatique sont en moyenne nettement plus jeunes et donc moins susceptibles de prendre leur retraite.

Comment les entreprises pourront-elles faire face cette pénurie de main-d’oeuvre ? Selon Crédit Suisse, l’une des possibilités consisterait à maintenir en activité des collaborateurs plus âgés au-delà de l’âge de la retraite, mais « seule une poignée d’entreprises en Suisse y est disposée et d’autre part, les seniors eux-mêmes sont relativement peu intéressés ».

Restent l’automatisation et la numérisation… ou le recours à une main-d’oeuvre étrangère. Une bonne nouvelle pour les aspirants frontaliers.


Par Romain Fournier


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