Frontaliers : Saint-Julien-en-Genevois monte enfin dans le tram

par | 14 octobre 2022

Les travaux du futur tramway du Genevois, reliant Saint-Julien à Genève, viennent d’être lancés. Un projet à 43 millions d’euros qui doit, à terme, permettre de transporter 8 800 frontaliers par jour.

Le tramway du Genevois semble enfin sur de bons rails ! Le lancement des travaux, effectif depuis le mois de septembre mais officialisé ce jeudi 13 octobre, marque la concrétisation d’un projet évoqué de part et d’autre de la frontière franco-suisse depuis au moins 2007.

Mise en service fin 2025

Concrètement, il s’agit de prolonger la ligne 15 du réseau des Transports publics genevois – dont le terminus actuel se situe à Palettes (Suisse) – jusqu’à la gare de Saint-Julien-en-Genevois. L’extension, d’une longueur de 1,4 km côté français, devrait compter quatre nouvelles stations (voir plan), soit une station tous les 500 mètres. La mise en service est prévue pour fin 2025. En rythme de croisière, la future infrastructure devrait transporter 8 850 passagers par jour, entre 5h et minuit, avec un tramway toutes les six minutes aux heures de pointe.

De quoi apporter une véritable bouffée d’oxygène à Saint-Julien dont le trafic automobile pourrait diminuer de 30 %, selon l’étude d’impact.

De quoi apporter une véritable bouffée d’oxygène à Saint-Julien dont le trafic automobile pourrait diminuer de 30 %, selon l’étude d’impact. La fréquentation de l’avenue de Genève devrait ainsi enregistrer une décrue de 2 500 véhicules par jour. Le tout permettrait ainsi d’“économiser” l’équivalent de 600 tonnes de CO2 par an. Ce nouveau tramway permettra aussi de combler une carence dans l’offre de transport public locale qui faisait de la sous-préfecture un parent pauvre du Genevois en la matière, comparé à sa grande voisine, Annemasse, qui bénéficie à la fois du tram (depuis deux ans) et du Léman Express.

Pour combler cette lacune, les parties prenantes n’ont pas hésité à mettre la main au portefeuille. Ce projet transfrontalier structurant affiche un budget de 43 millions d’euros (M€) dont les cofinanceurs sont : la Confédération helvétique (14,3 M€), le département de la Haute-Savoie (11,7 M€), la communauté de communes du Genevois (CCG, 8,6 M€), l’État français (4,2 M€), la commune de Saint-Julien (2,9 M€), l’Union européenne (700 000 €) et le Syndicat intercommunal d’électricité de la Haute-Savoie (Syane, 600 000 €).

À cette enveloppe déjà conséquente, vient s’ajouter la création d’un « pôle des mobilités », autour de la gare de Saint-Julien, dont le budget, hors équipements privés (bureaux, hôtel, commerces), s’élève à 18 M€, dont 12,9 M€ pour le futur parking relais de 500 places (avec une consigne vélo), 4,4 M€ pour l’aménagement des espaces publics et 700 000 € pour l’aménagement de l’avenue Louis-Armand.

« Non seulement le tramway va transformer les déplacements du quotidien, anticipe Pierre-Jean Crastes, président de la CCG (qui assure la maîtrise d’ouvrage du projet), mais c’est aussi un marqueur de la réalité transfrontalière. Cela va changer l’organisation du territoire et la représentation mentale que les habitants en ont, en facilitant les flux de population. »

Il faudra 11 minutes pour relier Saint-Julien Centre à ZIPLO (Suisse) avec le futur tramway, contre 25 aujourd’hui avec la ligne de bus D.

Côté Suisse, une dernière incertitude persiste

Si toutes les possibilités de recours ont été purgées côté français, ce n’est pas le cas en Suisse où la commune de Perly-Certoux veut amender le plan de circulation prévu pour garantir la bonne progression du Tramway du Genevois en site mixte. La commune envisage de formuler un recours, ce qui pourrait retarder le projet.

La Confédération devrait trancher d’ici la fin de l’année. En dépit de cette incertitude, les parties prenantes françaises ont décidé de conserver le calendrier initial : « Nous avons commencé les travaux afin de ne pas prendre de retard au cas où la situation évoluerait positivement côté suisse, mais aussi pour débloquer le déploiement de la fibre sur un quart de Saint-Julien (adossé aux travaux de réseaux) et pour “sécuriser” la subvention de l’État (4,2 M€) allouée en 2014… », explique Pierre-Jean Crastes, président de la CCG.

« En revanche, si le projet prend effectivement du retard côté suisse, nous pourrions être amenés à faire une pause, afin de conserver le même phasage des deux côtés de la frontière. »


Matthieu Challier

1 Commentaire

  1. Costil

    Que devient la ligne de Bus D durant les travaux sera elle suspendue , détournée ou maintenant sur son trajet actuel

    Réponse

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