Le gouvernement suspend la suppression du gazole non routier (GNR). Une décision dont se félicitent les artisans des travaux publics et du paysage.
Pour Françoise Despret, présidente de la CNATP, la volonté du gouvernement de supprimer le gazole non routier (GNR) aurait pu être particulièrement grave pour les entreprises des TP et du paysage. Le Premier ministre a heureusement annoncé, mardi 4 décembre, le report de cette suppression. Mais seulement son report… « L’impact de la fin du GNR (gazole non routier) pourrait être dramatique. Cette mesure grèverait le résultat de nos TPE artisanales, sans compter le risque de vol de carburant. Revenir sur cette mesure était indispensable pour l’avenir de nos entreprises, pour qu’elle puisse continuer à former des apprentis et à embaucher ». Quelques jours avant l’annonce d’Édouard Philippe, la CNATP 01 avait rencontré Olga Givernet, députée LREM de l’Ain.
Le danger (temporairement) écarté
Mais qu’est-ce donc que ce carburant auquel tiennent tant les artisans ? Le GNR est utilisé en France dans les secteurs agricoles, forestiers, fluviaux et des TP. Autorisé à partir du 1er janvier 2011, il est devenu obligatoire pour les engins mobiles non routiers dans les TP et pour les tracteurs agricoles et forestiers. Il a remplacé le fioul domestique (FOD) qui ne respectait pas la directive européenne imposant une très faible teneur en soufre.
« S’il était un jour supprimé, explique Françoise Despret, nous subirions une augmentation de 50 % du prix du carburant pour nos engins qui consomment entre 10 et 30 litres à l’heure. Les caractéristiques du GNR et du gasoil sont identiques. Pas plus de pollution ! Comble de tout, nous subirions une concurrence déloyale des agriculteurs ou entreprises de travaux agricoles qui, sous couvert de pluriactivité, réalisent des travaux de terrassement et qui eux, conserveraient le bénéfice du GNR ! »
Jean-Marc Perrat
Légende photo : Les entrepreneurs rassemblés au sein de la Chambre nationale de l’artisanat des Travaux publics et du Paysage (CNATP) se sont rendus à la permanence gessienne de la députée LREM Olga Givernet, pour l’alerter dans un contexte économique et social déjà tendu.
Cet article est paru dans ECO de l’Ain du 13 décembre 2018. Il vous est exceptionnellement proposé à titre GRATUIT. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI
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