Grande distribution : Provencia valorise la conversion bio

par | 18 octobre 2019

Pour faire face à la demande croissante de produits bio, Provencia drague les producteurs dès leur conversion.

Entre le bio et le conventionnel, le consommateur pourra désormais choisir une troisième alternative : le « produit en conversion bio ». Un concept imaginé par le groupe Provencia qui désire ainsi proposer des produits presque bio, mais moins onéreux, et qui veut aussi construire le début de sa propre filière d’approvisionnement local et bio. Pour ce faire, il lançait ce printemps un appel à tous les producteurs de la région ayant le projet de passer en bio ou étant déjà dans une démarche de conversion. Avec peu de succès jusqu’à présent, malgré l’engagement commercial qu’il leur propose.

« Nous passons un contrat de minimum trois ans avec eux, explique Jean-Marc Claustre, moniteur fruits et légumes du groupe, dans lequel nous nous engageons à commercialiser un volume prédéfini ensemble. Nous achetons les produits à un prix supérieur au conventionnel pour tenir compte du fait que la conversion a un coût. Et nous souhaitons maintenir le partenariat une fois le label AB obtenu. »

Besoin de visibilité

Pour l’heure, seuls trois producteurs des Pays de Savoie ont adhéré à la démarche. Ce sont même deux d’entre eux, David Bernard et Alexandre Merle, qui en sont à l’origine. Les deux maraîchers, de Serrières-en-Chautagne et de Seyssel, désiraient passer en bio, mais redoutaient les incertitudes liées à la période de conversion. « Ils ont sollicité Provencia et nous leur avons proposé de construire un partenariat leur assurant des débouchés », poursuit Jean-Marc Claustre. Après un test dans quatre magasins en 2018, la collaboration a été étendue aux 41 sites du groupe cette année.

Les potimarrons vendus par Provencia aujourd’hui sont ceux de David Bernard. « On a fait le choix de la substitution pour privilégier ces produits-là », explique le moniteur. Identifiés en magasin par un logo spécifique et par la photo de l’agriculteur, ils partagent la vedette avec les pommes de terre, les courgettes et les butternuts des deux exploitants et seront bientôt rejoints par les poireaux. « La première année de partenariat a été super concluante », confirme David Bernard qui se convertit au bio par « conviction personnelle, pour mes enfants, ma famille, mes salariés et les consommateurs ».

L’ex-viticulteur reconnaît avoir aussi gagné au change : « Faire des légumes est plus intéressant que faire du vin rouge en Chautagne. Provencia ne nous a pas imposé un prix et l’accord nous permet de valoriser notre travail. » Alexandre Merle renchérit : « Nous avons la garantie des volumes et de prix rémunérateurs, ce qui est important au vu des investissements engagés. » La construction d’une chambre froide (200 000 euros) et l’achat de matériels spécifiques (70 000 euros au total) rendaient la visibilité nécessaire.

Pour autant, les deux quadragénaires ne mettent pas toutes leurs courges dans le même panier, 20 % de leur production partant chez Leztroy. « On ne veut pas être à 100 % Provencia-dépendants. » Le distributeur régional cherche quant à lui d’autres candidats au bio, dans quelque domaine que cela soit : viandes, produits laitiers, vins, produits secs… Le bio est en effet porteur, représentant par exemple 11 % du chiffre d’affaires fruits et légumes du groupe et étant en constante progression.


Par Sylvie Bollard


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