Innovation : penser d’abord en termes d’usage

par | 12 mars 2020

Quelques clés pour transformer une idée d’innovation en un business rentable, avec Fayçal Rezqui, fondateur de Wezest.

Pour Fayçal Rezqui, fondateur de Wezest, société de management et gestion de projet en innovation à Montagnat, l’une des erreurs les plus souvent commises par celles et ceux qui souhaitent innover est de partir d’un produit ou d’un marché, en s’oubliant eux-mêmes. « Un programme d’innovation doit vous correspondre, vous faire vibrer. Tout devient alors plus facile », assure-t-il. L’homme animait l’une des cinq mini-conférences proposées dans le cadre d’Ainpuls, le week-end d’innovation collaborative de la CPME de l’Ain, en février dernier. Son domaine d’intervention : « Comment transformer une idée innovante en réel business rentable ? »

Car l’idée n’est pas tout. Elle ne représente selon Fayçal Rezqui, que 5 % d’un processus passant ensuite par l’invention, l’innovation, puis la naissance d’un projet susceptible d’être rentabilisé. « Elle n’est qu’une hypothèse. Et cette hypothèse ne sera levée que par le marché. Une innovation doit en effet rencontrer son public. Neuf start-up sur dix échouent parce qu’elles n’ont pas su trouver leur clientèle. » Aussi, le conseiller en gestion de projet suggère que le mieux consiste à innover à partir de l’usage. Et celui-ci de citer Charles Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »

Le chemin pour parvenir à l’innovation est propre à chaque porteur de projet. « L’essentiel, estime Fayçal Rezqui, est de se poser la bonne question. On le voit sur Ainpuls, souvent le problème est mal énoncé. Innover par les usages relève d’une approche centrée sur l’humain. Le management de l’innovation, de fait, correspond davantage à un état d’esprit qu’à un processus. Il s’agit d’observer, d’identifier les non-dits, les besoins non exprimés. » C’est tout le contraire d’une démarche qui consiste à s’enfermer en séance de brainstorming pour résoudre un problème, à se demander ce que l’on peut proposer à partir des technologies à disposition dans l’entreprise, ou à courir derrière la concurrence qui vient de sortir un nouveau produit.

Du “nice to have” au “must have”

« La vision donne le cap, les retours clients indiquent le chemin, considère le conseil en management. Pour moi, la meilleure méthode consiste à proposer une solution, voir comment le public réagit et reprendre le concept autant de fois que nécessaire, jusqu’à transformer le “nice to have” en “must have”. Et alors là, vous n’aurez aucun problème à obtenir des financements pour votre projet, parce que vous aurez déjà des lettres d’intention. »


Avec Synapps, Wezest agite les neurones de l’intelligence artificielle

Wezest, qui travaille principalement sur des projets à impacts positifs, sur l’environnement, les aspects sociétaux ou l’émancipation des individus, vient d’ajouter une corde à son arc : Synapps. Cette nouvelle offre consiste à aider les sociétés, y compris des PME, à intégrer l’intelligence artificielle dans leurs activités. Pour la créer, Fayçal Rezqui a fait appel à un nouvel associé, Colin Bernet, chercheur du CNRS, ancien chercheur du Cern, expert de l’intelligence artificielle. Un domaine que Wezest considère comme de plus en plus indispensable à toutes les entreprises. La société a déjà signé ses premiers contrats de diagnostic en intelligence artificielle et datas, afin d’identifier pour ses clients, des pistes de croissance et de performance, voire de nouveaux business models. Un diagnostic pris en charge à 50 % par Bpifrance, pour les PME.


Par Sébastien Jacquart

Une Eco de l'AinCet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 12 mars 2020. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi nos suppléments et hors-séries, c’est ICI et ICI.

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