Créée il y a un an par la Banque populaire Auvergne-Rhône-Alpes, la Banque de la transition énergétique (BTE) et aujourd’hui choisie par la Banque de Savoie pour négocier son virage environnemental.
« Ce n’est pas du greenwashing, ce n’est pas de l’esbrouffe ». Nicolas Poughon, directeur général de la Banque de Savoie, fait œuvre de conviction pour présenter cette nouvelle marque « Banque de la transition énergétique par Banque de Savoie » : « Par le passé, l’établissement créé par des savoyards a su s’engager sur des sujets pas forcément gagnés d’avance : la reconstruction, les stations de sport d’hiver… Il nous semble aujourd’hui qu’il est de notre devoir de nous positionner sur le financement de la transition énergétique. Par conviction mais aussi parce que c’est un enjeu de compétitivité et de repositionnement ».
Il s’agit bien de « mettre la transition énergétique au cœur de notre modèle, pour l’ensemble de nos clients (particuliers, professionnels, entreprises, associations, institutionnels), aussi bien en matière d’épargne que de crédit et, c’est indispensable sur ces sujets techniques, d’expertise ».
« Un entrepreneur savoyard qui ne prend pas le train de la transition énergétique n’aura pas de succès durable ». C’est la conviction de Pierre-Henri Grenier, directeur exécutif de la BTE. « Des sous-traitants se font aujourd’hui écarter de marchés parce qu’ils ne s’occupent pas de leur bilan carbone. C’est devenu un enjeu de rentabilité pour les entreprises, de pouvoir d’achat pour les particuliers ».
L’autre conviction profonde de Pierre-Henri Grenier c’est que « il ne faut pas compter uniquement sur l’argent public. Le Giec estime à 20 milliards par an le coût de la transition énergétique, tout le monde doit s’y mettre. Et puis, c’est le cœur de notre métier de banquier : transformer de l’épargne en investissement ».
Ce n’est pas du greenwashing, alors ? Prouvez-le ! « L’originalité de la BTE c’est que nous nous donnons les moyens de flécher l’usage fait des fonds recueillis : ils serviront uniquement à la transition énergétique et uniquement dans les pays de Savoie, assure Nicolas Poughon. C’est une demande forte de nos clients, qui veulent donner du sens à leur épargne ».
Comment fonctionne la banque de la transition énergétique ? « Pour prêter il faut comprendre, répond Pierre-Henri Grenier. Nous avons constitué un pôle de 9 experts sur ces sujets techniques, qui vont venir en soutien de l’ensemble des conseillers de la Banque de Savoie, formés pour proposer nos produits. Nous avons développé une offre adaptée, notamment au travers de crédits-bails. Et nous développons des partenariats avec des entreprises bien identifiées pour faire grandir un écosystème, dans trois secteurs principaux : les énergies renouvelables (photovoltaïque, petit hydraulique, méthanisation…), l’efficacité énergétique (rénovation de l’habitat, mobilité, décarbonation de l’industrie) et l’innovation : nous suivons les progrès rapides en matière d’hydrogène, de réseaux intelligents, d’autoconsommation collective… »
Le système fonctionne. En un an, la BTE a collecté 150 millions d’épargne en Auvergne-Rhône-Alpes et a délivré 103 millions de crédits, cinq fois plus qu’avant. Il ne reste plus à la Banque de la transition énergétique par Banque de Savoie à trouver ses clients, mais ni Nicolas Poughon ni Pierre-Henri Grenier ne sont inquiets : « il y a une attente très forte de nos collaborateurs et de nos clients ».
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