À son niveau, la Fondation essaie de faire le lien entre universitaires et acteurs économiques du territoire pour préparer la sortie de crise et le monde d’après.
Chroniques de chercheurs, webinaires, chaires scientifiques… la Fondation de l’université Savoie Mont-Blanc (USMB) se mobilise pour contribuer à l’émergence de solutions pour préparer la sortie de crise. « La Fondation est par construction au service du territoire, de ses acteurs et de son économie », relate Cécile Déchand, sa directrice générale. « Nous nous devions d’apporter notre pierre à l’édifice, à notre niveau. Nous essayons modestement de contribuer à l’émergence d’une intelligence collective. »
Fondée en 2016, mais véritablement opérationnelle depuis début 2017, la Fondation provoque et soutient financièrement des projets de recherche, de formation et d’innovation. Depuis 2018, elle a permis l’investissement de 1,3 million d’euros dans une dizaine de dossiers (bourses étudiantes, soutien aux chercheurs pour l’amorçage de projets, aux laboratoires pour l’acquisition de matériel…) et le lancement de cinq chaires de recherche. Une mission rendue possible grâce à la générosité de ses membres fondateurs.
« Aider à préparer le monde de demain »
Depuis le début de la crise du Covid-19, la Fondation a notamment lancé “Soigner les maux avec des mots”, des chroniques de chercheurs sur des sujets qui préoccupent les acteurs économiques. Les deux premières contributions portent sur l’articulation entre management et télétravail, et sur la gestion de crise. D’autres vont suivre sur les impacts de la pandémie sur le marché du pétrole ou sur la gestion du stress pendant et après le confinement. Le choix des sujets est effectué à partir des préoccupations des entreprises identifiées, notamment, dans le cadre du décryptage hebdomadaire de l’Observatoire de la santé des entreprises mis en place par le pôle Mont-Blanc Industries depuis le début du confinement, et dont la Fondation est partenaire.
Dans la même logique, plusieurs webinaires vont également être organisés dans le courant du mois de mai sur les thèmes suivants : « Gestion du stress » (avec Mont-Blanc Industries, date à définir), « Métabolisme urbain et résilience » (le 15 mai), « Ville et santé » (fin mai).
Surtout, la Fondation avance à marche forcée sur deux de ses projets de chaire scientifique : “Économie environnementale” et la toute nouvelle “Innovation ouverte management 4.0 et prospective à l’ère du numérique” (IOPEN). Lancée la semaine dernière, cette chaire fédérant une équipe de plus de dix chercheurs et six partenaires (Enedis, Salomon, Nicomatic, Alphi, Cifea Mkt et Grand Annecy) veut développer des modèles et des outils de management de l’innovation ouverte pour accompagner les entreprises dans leur transition numérique. À date, 300 000 euros ont déjà été levés pour financer cette chaire, sur un budget global de 550 000 euros.
« Nous mettons les bouchées doubles sur ces deux chaires parce que nous pensons que leurs résultats peuvent influencer certaines réflexions et apporter des solutions précieuses pour la sortie de crise », insiste Cécile Déchand.
Cette démarche s’inscrit dans le sillage de la feuille de route informelle fixée par Jean-Marc Pambet, l’ex-pdg emblématique de Salomon, lors de la dernière instance de la Fondation début avril : « La Fondation doit aider à préparer le monde de demain. »
Enfin, une réflexion est également engagée pour créer un espace d’échanges de type think tank pour préparer la reprise. L’après-crise, justement ? « J’imagine que cela va être long », conclut Cécile Déchand. « On ne sait même pas quand l’après-crise va réellement commencer… J’espère une transition vers un modèle plus vertueux sur le plan économique, social et environnemental, par exemple avec plus de circuits courts. On rêve d’un modèle plus humain, peut-être… tout en restant économiquement très réaliste. L’équation est compliquée. »
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