Une enquête du campus de Bourg auprès de ses étudiants révèle beaucoup d’angoisse. En réponse, le Département élargit le public de sa plateforme d’écoute.
« Cette période t’angoisse-t-elle ? » À cette question, 66,2 % des 412 étudiants (sur 942) du campus de Bourg-en-Bresse de l’université Lyon III ont répondu positivement, lors du sondage lancé fin janvier, par quatre de leurs représentants. Sur une échelle de 5 à 10, plus du quart situent leur niveau d’anxiété au-delà de 7. Et ils sont 23,5 % à entretenir des idées noires, contre 41,2 % qui affirment ne jamais en avoir. Ils sont 50 % à ressentir une réelle baisse d’énergie du fait de la crise et plus encore une baisse de motivation dans leur scolarité (86,6 %), ce qui peut s’expliquer, pour 29,6 %, par de mauvaises conditions pour suivre les cours en distanciel.
Et ce ne sont pas les activités sportives, culturelles ou associatives qui leur remonteront le moral. Les trois quarts en exerçaient auparavant, mais 69,2 % ont dû y renoncer à cause de la situation sanitaire et 22,2 % ont lâché par manque de motivation. Seuls un gros tiers des étudiants du campus (37,9 %) habitent Bourg et ses environs immédiats. Et un grand nombre (78 %) vivent l’éloignement de la fac chez leurs parents. Ceci pouvant expliquer cela. Les parents aident financièrement 72 % des répondants. Parmi ceux qui avaient un job avant crise (33,3 %), 6,8 % l’ont perdu du fait des circonstances.
Bref, les élèves ne rêvent que d’une chose, en tout cas pour 75 % d’entre eux, retrouver les cours en présentiel complet. Pis-aller, la mise en place d’un enseignement en hybridation en séduit 57,8 %.
La réponse du Département
Le Conseil départemental, en lien avec l’Avema (Aide aux victimes et médiation dans l’Ain), avait mis en place dès le 16 novembre, une plateforme téléphonique ouverte sept jours sur sept de 9 heures à 21 heures, accessible au 01 41 83 42 17. Initialement prévu jusqu’au 15 janvier, le dispositif sera prolongé au moins jusqu’au 15 juillet. Et s’il avait, jusqu’alors, essentiellement touché des seniors, il est élargi à de nouveaux publics. « Il s’agit là de prévenir l’arrivée massive des nouvelles situations que sont celles de la détresse des étudiants, des restaurateurs et des entrepreneurs et être en capacité de les soutenir », justifie le Département.
La plateforme téléphonique propose un accompagnement en deux temps : D’abord, orienter les personnes vers la solution la plus adaptée à leurs difficultés. Puis, éventuellement, proposer un accompagnement sur le plan psychologique, administratif ou juridique assuré par les équipes de l’Avema. Sur 350 appels reçus entre novembre et la mi-février, une centaine a abouti à une prise en charge de niveau 2.
Par Sébastien Jacquart
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