Le Parc de Chesnes, bénéficiaire heureux de la vidéoprotection

par | 06 décembre 2018

Avec moitié moins de cambriolages et quasiment l’arrêt des vols de camions, la première plateforme logistique terrestre française plébiscite la vidéosurveillance.

«Ceux qui sont contre sont frappés de ringardise ! Aujourd’hui, on constate tout simplement que c’est un outil de renforcement de la sécurité. D’ailleurs, on ne pouvait rester passifs dans cette zone d’activité logistique, la première de France et la troisième d’Europe ! ». À l’occasion du bilan général de la première année de fonctionnement, Raymond Feyssaguet, Président de la Société d’Aménagement du Rhône aux Alpes et Conseiller régional, encense le dispositif de vidéoprotection du Parc de Chesnes.

Rappelons le contexte… La Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère avait acté à la fin 2015 l’installation de la vidéoprotection sur le Parc International de Chesnes, à Saint- Quentin-Fallavier et Satolas-et-Bonce. En effet, avec plus de 4 milliards de chiffre d’affaires annuel réalisé sur ce parc, celui-ci est particulièrement attractif au regard du nombre d’entreprises et de la valeur marchande de leurs biens. Les intrusions et les vols occasionnent des coûts très lourds, non seulement au niveau des marchandises, mais aussi sur les budgets de sûreté nécessaires (vidéosurveillance, gardiennage, etc.). Un groupe de travail “Sûreté des plateformes”, auquel ont été associées la gendarmerie nationale et la CAPI, a donc été créé.

C’est dans ce groupe qu’est né Pil’Secure (lire ci-contre). C’est également là que les besoins exprimés par les professionnels ont pu aboutir à la mise en oeuvre de projets portés par la CAPI, comme celui du dispositif de vidéoprotection. Inscrit dans le plan de mandat 2015- 2020 comme l’un de ses 25 engagements prioritaires, la CAPI a investi plus de 600 000 € dans la mise en place de la vidéoprotection sur le Parc. Les caméras doivent capter les images des principaux axes routiers et ainsi favoriser la sécurisation des biens, améliorer le cadre de travail des salariés, renforcer l’attractivité économique du territoire et répondre aux besoins exprimés par les industriels et les logisticiens.

On n’a pas lésiné pour réaliser ce projet : le réseau de fibre optique a été étendu et les infrastructures électriques modernisées. « On travaille toujours en étroite collaboration avec le monde économique », a expliqué pour sa part Jean Papadopulo, président de la CAPI, ne voyant dans le succès du dispositif qu’un petit bémol : « Ça marche tellement bien, qu’on nous dit que le problème aurait été déplacé chez d’autres ! ».

À l’occasion du bilan de la première année de mise en service de la vidéoprotection, tous les acteurs du projet étaient invités à s’exprimer lors d’une réunion dans les locaux de l’entreprise XPO Logistics à Satolaset- Bonce.

Collaboration entre acteurs de la sécurité

Cette opération fait l’objet d’une coordination globale des acteurs de la sécurité. En effet, la Gendarmerie Nationale a apporté son appui à la réalisation d’un diagnostic sécurité du parc d’activités. L’État a également soutenu financièrement (150 000 €) le projet dans le cadre du Fond de soutien à l’investissement public local. La visualisation des images est réalisée par la police municipale de Saint-Quentin- Fallavier, dans le cadre d’une mutualisation avec la commune de Satolas-et-Bonce.

Cette collaboration entre acteurs publics et entreprises pour la sécurisation du parc s’est matérialisée par la signature d’une Convention locale de coopération de sûreté le 6 janvier 2017. « La sécurité n’appartient pas à une seule entité. D’ailleurs, la vidéoprotection ne fait pas tout ! Elle est couplée avec une association, le Pil’Secure, elle-même en lien avec le Pil’es », a souligné le Souspréfet Thomas Michaud. Le fonctionnement opérationnel de ce système est salué d’ores et déjà par les entreprises et les forces de l’ordre. La Gendarmerie Nationale indique ainsi que « la mise en place de la vidéoprotection est une réussite, avec une diminution globale de la délinquance » (les chiffres comparent la période du 1/1/2017 au 31/8/2017 et celle du 1/1/18 au 31/8/2018) : atteintes aux biens en baisse de 17 % (-29 faits) ; taux d’élucidation de +30 % ; vol avec violence (-66 %) ; cambriolage de société (-56 %) ; vol lié aux VL (-85 %) de 13 à 2.

« Grâce à la télésurveillance, on a pu éviter que des entreprises quittent le secteur. En outre, la convention qui a été signée avec l’État est la première de cette ampleur », se félicite Thomas Daudré-Vignier, président du Pôle d’Intelligence Logistique. « Les entreprises qui ne sont pas encore adhérentes ont tout intérêt à y venir », a surenchéri Thomas Michaud.

Un site logistique d’intérêt national

Le parc international de Chesnes, première plateforme logistique de France, un site économique stratégique du territoire de la CAPI. Avec sa position exceptionnelle au coeur de l’Europe et en proximité de la métropole lyonnaise, le Parc International de Chesnes est un des secteurs d’implantation les plus prisés de France pour les activités logistiques. Avec ses 2,3 millions de m² de bâti logistique et ses 1000 ha, le Parc est la 1re plateforme logistique terrestre de France et la 3e européenne.

Cette zone d’activité, dont la gestion est assurée par la CAPI concentre l’ensemble de la chaine logistique métropolitaine : prestataires logisticiens, chargeurs et services regroupés au sein d’un pôle d’excellence dédié, le Pôle d’Intelligence Logistique. Moteur économique du territoire Nord-Isère, le parc accueille également des grands comptes industriels et des PME-PMI sur différents métiers : unités de production industrielles et laboratoires de recherche de renommée mondiale.

Avec ses 2,3 millions de m² de bâti logistique et ses 1000 ha, la 1re plateforme logistique terrestre de France méritait une bonne surveillance.

Bonnes pratiques

Des entreprises de renom y sont implantées, telles que, Kuehne+Nagel, DHL, Schneider Electric, Spartoo, XPO Logistics, Yusen Logistics, Decathlon, LDLC.com, IKEA, LafargeHolcim, Grundfos, Pierre Martinet, Valeo, Radiall, Spigraph, Saint-Gobain Performance Plastics, Bizerba, Yuasa… Elles sont regroupées au sein du PIL’ES, Pôle d’Intelligence Logistique qui élabore et diffuse de nombreux outils en réponse aux besoins exprimés par ses adhérents. Basés sur l’échange entre pairs des bonnes pratiques, les groupes de travail permettent de construire des solutions adaptées et pragmatiques aux problématiques rencontrées au quotidien par les logisticiens.


Par Éliséo Mucciante


Cet article est paru dans votre magazine ECO nNord Isère du 7 décembre octobre 2018. Il vous est exceptionnellement proposé à titre gratuit. Pour retrouver l’intégralité de nos publications papiers et/ou numériques, et pour soutenir la presse, vous pouvez vous abonner ici.

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